Le Devoir

Un projet d’exploitati­on près du plus grand parc national du Canada

- ALEXANDRE SHIELDS

L’entreprise Teck Resources compte lancer un imposant projet d’exploitati­on des sables bitumineux à quelques kilomètres du parc national Wood Buffalo, le plus grand du genre au Canada. Un projet qui a soulevé des craintes jusqu’à l’UNESCO, puisque le parc, inscrit au patrimoine mondial, subit déjà des impacts majeurs liés à l’industrie pétrolière albertaine.

L’Agence canadienne d’évaluation environnem­entale vient de lancer une période de consultati­on publique pour le «Frontier Project», une étape qui doit permettre de juger si l’étude d’impact est complète, avant de passer aux audiences publiques.

Ce projet de 20 milliards de dollars doit mener à l’exploitati­on quotidienn­e maximale de plus de 260 000 barils de pétrole des sables bitumineux, et ce, pendant plus de 40 ans. Le futur site d’exploitati­on à ciel ouvert aurait une superficie totale de 240 km2, ce qui en ferait l’un des plus importants au Canada.

Le projet de Teck Resources, situé au nord de Fort McMurray, se trouve à seulement une trentaine de kilomètres du parc national Wood Buffalo, le plus grand au pays et le deuxième dans le monde, avec ses 44 792km2. Ce parc, créé en 1922 pour protéger une population de bisons, mais aussi la biodiversi­té d’un des plus grands deltas d’eau douce au monde (le delta Peace-Athabasca), est aussi reconnu par l’UNESCO depuis 1983, en raison de sa «valeur universell­e exceptionn­elle ».

Or, l’UNESCO a tiré la sonnette d’alarme l’an dernier, affirmant que le Canada manquait à ses devoirs de protection de cet important milieu naturel, qui compte de vastes forêts et plusieurs cours d’eau.

L’Agence canadienne d’évaluation environnem­entale vient de publier l’analyse produite par Teck Resources, à la demande du gouverneme­nt. L’entreprise conclut que la production annuelle de 95 millions de barils de pétrole des sables bitumineux aura un impact «négligeabl­e» sur le territoire protégé. Elle estime que son projet n’aura pas d’effets significat­ifs sur la faune et « sur la qualité de l’air et la qualité de l’eau » du parc.

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