Une législative partielle en Pennsylvanie favorise les démocrates
Les républicains américains ont pris acte mercredi du très mauvais score de leur candidat lors d’une législative partielle dans l’un de leurs fiefs en Pennsylvanie, un scrutin qui conforte les démocrates dans leur objectif de reconquérir le Congrès en novembre.
Le résultat, trop serré, n’a pas encore été proclamé officiellement dans la 18e circonscription de Pennsylvanie, une région industrielle qui avait plébiscité Donald Trump en 2016. Mais le démocrate trentenaire Conor Lamb a revendiqué la victoire, fort d’une avance de 0,27 point sur le républicain Rick Saccone, soit 627 voix sur plus de 228 000. Un score si serré qu’un second dépouillement pourrait être demandé.
De multiples facteurs locaux et nationaux ont pesé sur l’élection, où la participation a été relativement élevée.
Le candidat républicain, le dirigeant américain et les instances démocrates nationales en avaient fait un référendum sur Donald Trump, dont la présidence continue d’être secouée par de nombreuses évictions et démissions, mais qui avait aussi pris des décisions économiques destinées à aider les industries métallurgiques en déclin qui ont autrefois fait la richesse de ce coin de la «Ceinture de la rouille», au sud de Pittsburgh.
Le 6 novembre, les 435 sièges de la Chambre des représentants seront renouvelés pour deux ans, et 35 des 100 sièges du Sénat pour six ans. Les deux chambres du Congrès sont aujourd’hui aux mains des républicains. Le parti du président craint une déroute de l’ampleur de celle qu’a connue Barack Obama en 2010.
«Notre majorité est en danger, a prévenu un membre républicain du Congrès, Tom Cole, mercredi. Les républicains doivent se préparer.»
Un conservateur
Contrairement à la plupart de ses collègues, qui n’ont pas de mots assez durs contre le milliardaire, Conor Lamb s’est gardé de tout commentaire désobligeant. Le président «est populaire par ici», a-t-il redit mercredi sur CNN. «Mais quand on fait campagne dans la vie réelle, ces divisions s’estompent. Je connais des gens qui ont voté pour le président et pour moi.»
Il est lui-même un démocrate «conservateur»: opposé à un renforcement des lois sur les armes, personnellement opposé à l’avortement et favorable aux droits de douane sur l’acier et l’aluminium annoncés par Donald Trump.
Il est à l’image des habitants de sa circonscription, dont beaucoup sont issus de la classe ouvrière: allié aux syndicats locaux, attaché aux combats économiques et sociaux historiques du camp démocrate, sur la santé, l’emploi et les salaires… mais non aligné sur l’orthodoxie culturelle démocrate.