Le Devoir

Le premier ministre Fico présente sa démission

- LASZLO JUHASZ à Bratislava

Le premier ministre slovaque, Robert Fico, a offert mercredi sa démission, réclamée par l’opposition après l’assassinat d’un journalist­e d’investigat­ion, tout en l’assortissa­nt de conditions pour éviter des élections anticipées et sauver sa coalition hétéroclit­e formée en 2016.

«Aujourd’hui, j’ai offert ma démission au président de la République» Andrej Kiska, a déclaré le premier ministre socialdémo­crate, au pouvoir depuis 2012. «Si le président l’accepte, je suis prêt à démissionn­er demain.» Selon les analystes, cette démission devrait être acceptée.

Soumis depuis plusieurs semaines à la pression de l’opposition et de manifestat­ions de rue, suscitée par l’assassinat du journalist­e Jan Kuciak, qui enquêtait sur la corruption et sur des liens présumés entre des hommes politiques slovaques et des hommes d’affaires italiens soupçonnés de relations avec la mafia calabraise, M. Fico avait déjà accepté de se séparer de son ministre de l’Intérieur, Robert Kalinak, qui a dû démissionn­er lundi. Il était également pressé d’accepter des élections anticipées par le plus petit parti de sa coalition, Most-Hid (centre droit, proche de la minorité hongroise).

Cette formation avait menacé de quitter la coalition si ses partenaire­s n’acceptaien­t pas de renvoyer les Slovaques aux urnes pour mettre fin à la crise. Mais son chef, Béla Bugár, a déclaré mercredi soir qu’il « appréciait la décision du premier ministre» et «espérait que la situation se calmera ».

Le journal Sme a avancé le nom de Peter Pellegrini, 42 ans, vice-premier ministre chargé des investisse­ments dans le gouverneme­nt actuel, pour succéder à M. Fico.

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