Un long historique de sanctions
Londres — Rappel des précédentes sanctions prises par la Grande-Bretagne contre Moscou dans des affaires d’espionnage, après l’annonce mercredi par la première ministre Theresa May de mesures de représailles envers la Russie.
Septembre 1971. Londres expulse 105 diplomates et officiels soviétiques, un record, Moscou refusant de clarifier les activités de 440 de ses ressortissants au Royaume-Uni. En représailles, 18 Britanniques sont expulsés d’URSS.
Septembre 1985. Le gouvernement britannique demande à 25 membres de l’ambassade soviétique de quitter le pays après la défection à Londres de l’espion soviétique Oleg Gordievsky, le plus haut gradé du KGB jamais ramené dans les filets occidentaux. Moscou réagit en expulsant 25 Britanniques. Le Foreign Office décide alors d’une seconde vague d’expulsions de six autres Soviétiques, suivie par l’expulsion du même nombre de Britanniques d’Union soviétique.
Mai 1989. Londres expulse onze diplomates et journalistes soviétiques pour espionnage. Moscou expulse un nombre identique de Britanniques.
Mai 1996. Le Royaume-Uni expulse quatre Russes travaillant à l’ambassade de Russie à Londres, en riposte à l’expulsion de Russie de quatre diplomates britanniques. Moscou les accusait d’être en contact avec un ressortissant russe travaillant pour les renseignements britanniques. Initialement, neuf expulsions étaient prévues de part et d’autre.
Juillet 2007. Londres restreint les visas pour les responsables russes et expulse quatre diplomates face au refus de Moscou d’extrader Andreï Lougovoï, principal suspect du meurtre d’Alexandre Litvinenko. Cet agent russe devenu opposant au Kremlin a été empoisonné en novembre 2006 à Londres au polonium 210, substance radioactive très toxique.
Moscou expulse à son tour quatre diplomates britanniques, interrompt la coopération dans la lutte antiterroriste et arrête de délivrer des visas aux fonctionnaires britanniques.
En janvier 2016, après une enquête britannique concluant à la responsabilité de Moscou dans cette affaire, Londres convoque l’ambassadeur de Russie et gèle les avoirs des deux exécutants présumés, Andreï Lougovoï et Dmitri Kovtoun.