Une boîte à messages pour Cohen
L’installation Autophonie se pose au MAC jusqu’au 2 avril
Leonard Cohen disait composer ses textes dans la solitude des chambres aux portes closes. À travers l’installation Autophonie, campée au Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) jusqu’au 2 avril, les fans pourront à leur tour s’enfermer dans une cabine téléphonique close pour lui laisser des messages.
Autophonie est une installation sonore réalisée par le centre Turbine. Elle propose aux visiteurs de prendre le téléphone pour laisser un message à Cohen ou sur l’oeuvre de celui-ci. Le tout se déroule en marge de l’exposition Leonard Cohen. Une brèche en toute chose/A crack in Everything, qui tient l’affiche au MAC.
Dans le cadre d’une médiation culturelle, l’artiste sonore Cédric Chabuel s’est rendu dans deux écoles secondaires de Montréal pour faire faire un montage sonore aux élèves sur le thème de l’oeuvre de Cohen. Fait révélateur, de nombreux élèves ne connaissaient pas même l’existence de Leonard Cohen, explique-t-il. Cette médiation leur a permis de visiter l’exposition du MAC et se familiariser avec Cohen.
Dans l’un des montages sonores, une jeune fille raconte que Cohen évoquait pour elle une musique « ringarde, vieille, démodée, lugubre, triste et ennuyante » avant qu’elle ne le découvre à travers ces ateliers. Après avoir apprivoisé l’oeuvre du poète, elle a découvert que oui, il chantait la douleur, la guerre, la déception, mais que montaient aussi dans son chant l’amour, l’égalité et la paix. Une fois les messages enregistrés au téléphone, on peut aller s’asseoir dans une vieille Chevrolet Impala 1963, stationnée à l’entrée du Musée.
«On a choisi cette voiture parce qu’elle provient de l’époque des débuts de Leonard Cohen», explique Yves Amyot, concepteur de l’installation. Assis dans cette voiture, dont les sièges sont recouverts d’une couverture crochetée d’époque, on peut écouter, en les sélectionnant au hasard dans la radio, les messages laissés par le public ou les montages des élèves.
Un admirateur raconte que sa mère ne parlait pas anglais, mais qu’elle connaissait les paroles de Famous Blue Raincoat par coeur. Un homme, qui a manifestement connu Cohen, raconte comment il pense à lui à tout moment alors qu’il marche le long de la Main, en regardant les cafés et les commerces que l’artiste a fréquentés. Les messages seront également diffusés sur la webradio En10as.