Culture › Vidéotron s’associe au nouveau festival de l’humour.
La filiale de Québecor, ancien partenaire de Juste pour rire, jouera le même rôle pour son concurrent
La filiale de Québecor devient «partenaire fondateur» du Grand Montréal comédie fest.
Après l’échec de sa tentative d’achat du Groupe Juste pour rire (JPR), Québecor consacra son énergie à… soutenir le nouveau concurrent de JPR, le Grand Montréal comédie fest (GMCF).
Vidéotron, filiale de Québecor, est ainsi devenue lundi «partenaire fondateur» du festival collectif qui devrait tenir sa première édition cet été. Le montant et les conditions de l’entente n’ont pas été dévoilés.
C’est la deuxième commandite officielle du petit festival: Desjardins avait offert dès le deuxième jour un soutien financier et opérationnel. Là encore, on ne connaît pas l’ampleur de l’engagement, mais Desjardins portera aussi le titre de partenaire fondateur.
«Ça met de l’oxygène dans nos réunions», a commenté au Devoir l’humoriste Martin Petit, un des porte-parole de l’événement né dans la foulée des allégations d’inconduite sexuelle visant le fondateur de JPR, Gilbert Rozon. «C’est une entente de commandite, un partenariat média standard qui [aidera] à promouvoir l’événement. Ça ne va pas plus loin qu’une commandite », a précisé M. Petit.
Dans un communiqué diffusé lundi, la directrice
«C’est une entente de commandite, un partenariat média standard qui [aidera] à promouvoir l’événement.» Ça ne va pas plus loin qu’une commandite. Martin Petit, un des porte-parole du GMCF
générale du Grand Montréal comédie fest, Diane Arseneau, soutenait que le partenariat avec Vidéotron permettrait «d’installer des assises solides, de prouver le sérieux de notre démarche et d’accélérer nos opérations».
Fin abrupte
Jusqu’en août 2017, Québecor (notamment par Groupe TVA, autre filiale de la compagnie tentaculaire de Pierre Karl Péladeau) était l’un des principaux commanditaires de Juste pour rire. Elle aurait versé plus de 45 millions de dollars en cinq ans en partenariats et en commandites.
La relation entre les deux géants québécois s’est terminée brutalement quand l’affaire Rozon a éclaté. Dans un document soumis en janvier à la Cour supérieure (en réponse à une demande d’injonction de Québecor), JPR soutenait que Québecor avait alors mis «fin abruptement» aux négociations de renouvellement de l’entente de diffusion avec TVA, de même qu’à l’entente de commandite avec Vidéotron.
Québecor aurait aussi exigé de JPR «qu’il retire immédiatement toute référence aux marques de commerce associées à Vidéotron dans sa publicité et ses productions audiovisuelles ».
Malgré leur différend juridique, Québecor et JPR ont poursuivi jusqu’à la semaine dernière des discussions pour que Québecor achète l’entreprise de Gilbert Rozon. C’est finalement le groupe américain ICM Partners qui a acquis l’empire de l’humour.
Aide financière de Québec et d’Ottawa
Selon Martin Petit, d’autres commanditaires moins importants que Vidéotron et Desjardins se joindront à terme au Grand Montréal comédie fest. «Mais la grande question pour nous, c’est de savoir comment les gouvernements vont se positionner», dit-il en évoquant le délicat dossier des subventions.
«C’est une situation vraiment unique, dit-il, on forme une alliance d’artistes qui a une immense expérience [de scène], mais notre festival n’a pas d’expérience. Et on demande aux mêmes instances que JPR», relève Martin Petit.
L’automne dernier, tant Québec qu’Ottawa et Montréal avaient accueilli favorablement la création du nouveau festival. Aucun ordre de gouvernement ne s’est toutefois engagé à l’aider financièrement.
Les règles existantes font notamment en sorte qu’avant sa troisième édition, le nouvel événement ne pourra pas toucher de subventions versées par le ministère du Tourisme ou par la Société de développement des entreprises culturelles.
Quant à Juste pour rire, il n’a pas souhaité commenter lundi la décision de son ancien partenaire d’affaires. Une porte-parole a indiqué que «des annonces seront faites prochainement» au sujet des commandites, et a réitéré que le «volet francophone [du festival] aura lieu, comme à l’habitude ».