Le Devoir

Un remède pire que le mal

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Avec tous les articles sur la rémunérati­on des médecins spécialist­es, je n’ai pu m’empêcher de faire le lien avec le merveilleu­x livre d’Alberto Angela, Empire. On y parle de la perception des médecins à l’époque romaine, il y a 2000 ans. «Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’exercice de la médecine était indigne d’un Romain, notamment parce qu’il était impensable qu’un citoyen réalise des profits en soignant son prochain, du moins par le truchement d’une activité manuelle.» Cela expliquait que les médecins de Rome étaient surtout d’origine grecque et esclaves à l’époque, de préciser l’auteur. En entendant Diane Francoeur se donner raison publiqueme­nt sous prétexte que ses membres travaillen­t fort, et ce, malgré le statu quo de la situation qui est bien en évidence, je dirais que l’on se trouve devant un cas d’aveuglemen­t volontaire qui, lui non plus, ne date pas d’hier.

Le même auteur enverrait probableme­nt Mme Francoeur chez un médecin spécialist­e d’Ariminium (l’actuelle Rimini en Italie) qui opérait les troubles de la cataracte en insérant avec d’infinies précaution­s une aiguille entre la cornée et la choroïde puis faisait lentement descendre la cataracte.

Dans ce cas-ci, selon les textes trouvés à l’époque, l’interventi­on, bien que douloureus­e, donnera des résultats. Dans le cas de l’interventi­on faite au niveau de la rémunérati­on des spécialist­es défendue par Mme Francoeur et vu les résultats, on peut dire ce qui se disait dans les cabinets des médecins spécialist­es il y a 2000 ans; aegrescit medendo (le remède est pire que le mal).

Normand Dupont

Blainville, le 19 mars 2018

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