L’accès au mont Royal
La Ville de Montréal et Luc Ferrandez, responsable des grands parcs, semblent avoir bien compris la nécessité d’arrêter le transit automobile à travers le parc du MontRoyal. Par contre, la solution proposée est trop radicale et négative. En arrêtant la circulation aux deux stationnements de la Maison Smith et du lac aux Castors pour les voitures venant de l’est et de l’ouest, sans pouvoir aller plus loin, on coupe toute possibilité de traverser la montagne sinon pour les autobus, les services publics et les cortèges funèbres. Les visiteurs stoppés au lac aux Castors devront donc marcher 500 mètres de plus pour rejoindre la Maison Smith vers le chalet du belvédère, comme ceux venant de l’est qui voudraient aller au lac aux Castors ou à son chalet! Il semble qu’un accès partiel pourrait être envisagé entre les deux?
La solution que j’avais proposée, quand l’affaire avait éclaté à la suite de l’accident qui avait coûté la vie à un jeune cycliste en octobre dernier, évitait d’emblée cette punition draconienne pour tous. L’aller-retour au lac aux Castors ou au belvédère CamillienHoude restera libre, et toutes les voitures voulant traverser le parc pourront le faire en passant cependant par le stationnement de la Maison Smith, où les visiteurs se garent normalement, mais où les transitaires devront s’arrêter pour payer une somme nominale minimale, une sorte de «péage», mais aussi en subir le retard, ce qui pourrait bien les faire éviter ce « plaisir de traverser la montagne» comme ils disent! Par contre, les visiteurs s’étant déjà stationnés au lac aux Castors ou au belvédère CamillienHoude pourront passer outre en montrant leur billet. Et évidemment, les bus, cortèges, etc. auront toujours accès à une voie contrôlée sans péage. Voilà, aussi simple que ça ! En fait non, notre ami Clément Demers a proposé un contrôle encore plus simple grâce à des capteurs aux deux entrées, capables par photo de mesurer le temps de traversée de chaque véhicule et d’envoyer une contravention en cas d’infraction à la vitesse permise. Mais, même à seulement 30 km/h, il ne faudrait que 10 minutes pour faire les quelque 4 kilomètres de distance, insuffisant pour décourager beaucoup de transitaires!
Évidemment, les travaux de réaménagement des voies Camillien-Houde et Remembrance — dont son échangeur! —, attendus depuis trop longtemps, trouveraient enfin une occasion de se voir réalisés en complément nécessaire à cette intervention on ne peut plus simple. On y reviendra.
Jean Décarie, urbaniste responsable du Plan de mise en valeur du mont Royal, Ville de Montréal, 1987-1992 Le 17 mars 2018