Virage numérique: les magazines veulent l’aide de Québec
L’AQEM engage une lobbyiste et souhaite l’ajout d’un volet pour les périodiques au programme d’aide à la presse écrite
Comme la presse écrite, l’Association québécoise des éditeurs de magazines (AQEM) aimerait profiter d’une aide financière du gouvernement du Québec pour faciliter son « virage numérique». L’AQEM vient d’ailleurs d’inscrire une lobbyiste au registre pour mener les représentations.
C’est ce qu’a confirmé au Devoir Caty Bérubé, la présidente du conseil d’administration de l’AQEM. L’association rassemble à la fois de petites publications indépendantes, mais aussi les gros joueurs du Québec, comme TVA Publications (Elle Québec, La Semaine, Clin d’oeil),
KO Média (Véro), Ricardo, Rogers (Maclean’s) et Mishmash (L’actualité).
« On en est vraiment au tout début de notre démarche, précise Mme Bérubé, elle-même présidente et fondatrice des Éditions Pratico-Pratiques. Effectivement, on a engagé une consultante pour nous aider. On veut des rencontres avec les gens du gouvernement du Québec. »
Pour l’heure, le monde du magazine est financé par le fédéral. Patrimoine canadien gère le Fonds du Canada pour les périodiques, qui fournit une aide annuelle aux publications.
«Mais au palier provincial, on n’a pas d’aide, contrairement à d’autres provinces où il y a des programmes pour les magazines», dit Mme Bérubé, qui estime que les périodiques ont besoin « d’un complément d’aide» pour effectuer «le fameux virage numérique ».
La présidente de l’AQEM souligne qu’il y a encore des titres qui obtiennent du succès, mais que «plusieurs publications ont fermé leurs portes. Oui, on a besoin de travailler sur de nouveaux modèles. »
Caty Bérubé souligne que son industrie est aux prises avec la fuite publicitaire aux mains des géants américains ainsi qu’avec une hausse du coût du papier.
S’arrimer à l’aide à la presse
Le 13 mars, l’AQEM a inscrit Nicole C. Doucet au Registre des lobbyistes. Selon sa fiche officielle, l’objet de ses activités, qui concernent spécifiquement le ministère de la Culture et des Communications, sera d’amener des «modifications au programme de la presse écrite pour ajouter un volet pour une aide financière aux magazines québécois afin qu’ils [en] soient bénéficiaires» pour leur virage numérique.
Pour l’heure, le monde du magazine est financé par le fédéral. Patrimoine canadien gère le Fonds du Canada pour les périodiques, qui fournit une aide annuelle aux publications.
«Notre décision ou notre plan d’action officiel n’est pas complété à 100 %, mais oui c’est une des pistes qu’on envisage en ce moment, admet Caty Bérubé. Mais quels seront nos arguments, la valeur de l’aide demandée, ou sa forme, je ne peux pas vous [le] dire exactement. On est en train de peaufiner nos stratégies et on ne voudrait pas sortir avec nos demandes avant même de les avoir adressées aux instances gouvernementales.»
En mars 2017, Québec avait annoncé dans son exercice budgétaire un total de 36 millions de dollars sur cinq ans pour soulager la pression financière que subit la presse écrite, qui a perdu près de la moitié de ses employés depuis 2010. En décembre, la ministre de la Culture et des Communications, Marie Montpetit, confirmait qu’une enveloppe de 19,2 millions servirait à appuyer les médias «dans leur adaptation à l’environnement numérique ».