Le Devoir

Virage numérique: les magazines veulent l’aide de Québec

L’AQEM engage une lobbyiste et souhaite l’ajout d’un volet pour les périodique­s au programme d’aide à la presse écrite

- PHILIPPE PAPINEAU

Comme la presse écrite, l’Associatio­n québécoise des éditeurs de magazines (AQEM) aimerait profiter d’une aide financière du gouverneme­nt du Québec pour faciliter son « virage numérique». L’AQEM vient d’ailleurs d’inscrire une lobbyiste au registre pour mener les représenta­tions.

C’est ce qu’a confirmé au Devoir Caty Bérubé, la présidente du conseil d’administra­tion de l’AQEM. L’associatio­n rassemble à la fois de petites publicatio­ns indépendan­tes, mais aussi les gros joueurs du Québec, comme TVA Publicatio­ns (Elle Québec, La Semaine, Clin d’oeil),

KO Média (Véro), Ricardo, Rogers (Maclean’s) et Mishmash (L’actualité).

« On en est vraiment au tout début de notre démarche, précise Mme Bérubé, elle-même présidente et fondatrice des Éditions Pratico-Pratiques. Effectivem­ent, on a engagé une consultant­e pour nous aider. On veut des rencontres avec les gens du gouverneme­nt du Québec. »

Pour l’heure, le monde du magazine est financé par le fédéral. Patrimoine canadien gère le Fonds du Canada pour les périodique­s, qui fournit une aide annuelle aux publicatio­ns.

«Mais au palier provincial, on n’a pas d’aide, contrairem­ent à d’autres provinces où il y a des programmes pour les magazines», dit Mme Bérubé, qui estime que les périodique­s ont besoin « d’un complément d’aide» pour effectuer «le fameux virage numérique ».

La présidente de l’AQEM souligne qu’il y a encore des titres qui obtiennent du succès, mais que «plusieurs publicatio­ns ont fermé leurs portes. Oui, on a besoin de travailler sur de nouveaux modèles. »

Caty Bérubé souligne que son industrie est aux prises avec la fuite publicitai­re aux mains des géants américains ainsi qu’avec une hausse du coût du papier.

S’arrimer à l’aide à la presse

Le 13 mars, l’AQEM a inscrit Nicole C. Doucet au Registre des lobbyistes. Selon sa fiche officielle, l’objet de ses activités, qui concernent spécifique­ment le ministère de la Culture et des Communicat­ions, sera d’amener des «modificati­ons au programme de la presse écrite pour ajouter un volet pour une aide financière aux magazines québécois afin qu’ils [en] soient bénéficiai­res» pour leur virage numérique.

Pour l’heure, le monde du magazine est financé par le fédéral. Patrimoine canadien gère le Fonds du Canada pour les périodique­s, qui fournit une aide annuelle aux publicatio­ns.

«Notre décision ou notre plan d’action officiel n’est pas complété à 100 %, mais oui c’est une des pistes qu’on envisage en ce moment, admet Caty Bérubé. Mais quels seront nos arguments, la valeur de l’aide demandée, ou sa forme, je ne peux pas vous [le] dire exactement. On est en train de peaufiner nos stratégies et on ne voudrait pas sortir avec nos demandes avant même de les avoir adressées aux instances gouverneme­ntales.»

En mars 2017, Québec avait annoncé dans son exercice budgétaire un total de 36 millions de dollars sur cinq ans pour soulager la pression financière que subit la presse écrite, qui a perdu près de la moitié de ses employés depuis 2010. En décembre, la ministre de la Culture et des Communicat­ions, Marie Montpetit, confirmait qu’une enveloppe de 19,2 millions servirait à appuyer les médias «dans leur adaptation à l’environnem­ent numérique ».

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