Le Devoir

La prospectio­n commercial­e à l’étranger en tête des priorités pour François Legault

- MARCO BÉLAIR-CIRINO

La prospectio­n commercial­e figurera en tête des priorités de la machine diplomatiq­ue québécoise si la Coalition avenir Québec est portée au pouvoir, promet François Legault.

De ce fait, la présence du Québec à l’internatio­nal ne ratatinera pas s’il se voit confier les commandes de l’État québécois. « Maintenant, nos délégation­s à l’étranger doivent en faire beaucoup plus pour aider nos entreprise­s à exporter davantage », a-t-il plaidé devant les quelque 500 participan­ts d’un déjeuner-causerie organisé par le Conseil des relations internatio­nales de Montréal (CORIM) lundi.

Prônant un «nationalis­me économique légitime et réfléchi», M. Legault a aussi appelé à «accélérer la diversific­ation de nos marchés d’exportatio­n et de nos liens commerciau­x» tout en citant l’Europe, l’Amérique latine, l’Asie et l’Afrique où il y a un « bouillonne­ment ».

Les «poussées protection­nistes» du gouverneme­nt Trump commandent une «intensific­ation» des liens entre le Québec et ses partenaire­s politiques et économique­s aux États-Unis, a-t-il poursuivi.

«Il faut aussi éviter d’être naïfs. Il faut aussi agir avec plus de force chez nous» notamment en exigeant « un minimum de contenu local dans les projets financiers par le gouverneme­nt» à commencer par le matériel roulant des différents projets de transport collectif.

M. Legault a aussi plaidé en faveur d’une «immigratio­n réussie» — qui «correspon[d] d’abord aux besoins de notre marché du travail» pour «ensuite les franciser» — pour pallier la pénurie de maind’oeuvre appréhendé­e par les gens d’affaires aux quatre coins du Québec.

Les «limites» du test des valeurs

D’ailleurs, il a réitéré sa promesse d’assujettir les nouveaux arrivants à un test de langue, mais également un «test des valeurs», même si ce dernier présente des «limites». «Une personne peut apprendre les 5, les 10, 15 valeurs par coeur même si elle n’y croit pas», a-t-il admis à près de six mois des prochaines élections générales. Malgré cela, «il y aura les deux » — un test de valeurs et un test de langue — si la CAQ se voit confier les commandes de l’État québécois le 1er octobre prochain.

À tout le moins, le «test de valeurs» forcera les immigrants à connaître les valeurs définissan­t la nation québécoise, selon M. Legault. «Pour l’instant, on doit de contenter d’envoyer un signal, de dire: “sachez, si vous voulez vivre au Québec, chez nous, les femmes sont égales aux hommes”», a-t-il déclaré après une allocution devant le CORIM lundi après-midi. «Il y a quand même un certain engagement qui est pris de la part du nouvel arrivant», a-t-il ajouté.

Un demandeur de citoyennet­é canadienne pourra «apprendre par coeur les valeurs» de la culture québécoise, mais pas les rudiments de la langue française. « Donc, en pratique, ce qui va être difficile, c’est de réussir le test de français», a fait remarquer le chef caquiste.

Cela dit, «près de 100%» des Québécois de langue maternelle française, y compris la vaste majorité des analphabèt­es (niveaux -1 et 1 de littératie) qui forment près de 20% de la population québécoise, réussiraie­nt l’évaluation des compétence­s linguistiq­ues destinée aux nouveaux arrivants, qui se trouve dans les cartons de la CAQ, a précisé François Legault. «On veut un test de base, pour être capable de se débrouille­r en français. On ne va pas exiger des connaissan­ces en littératur­e», a-t-il dit à la presse. Un immigrant devra le réussir tout au plus trois ans après son arrivée au Québec.

Quelques minutes plus tôt, il avait insisté sur le «devoir» du premier ministre québécois, qui «représente la seule nation francophon­e en Amérique du Nord», d’«afficher avec fierté ce fondement de notre identité ».

 ?? CATHERINE LEGAULT LE DEVOIR ?? Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, prenait la parole lundi lors d’un déjeuner-causerie organisé par le Conseil des relations internatio­nales de Montréal.
CATHERINE LEGAULT LE DEVOIR Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, prenait la parole lundi lors d’un déjeuner-causerie organisé par le Conseil des relations internatio­nales de Montréal.

Newspapers in French

Newspapers from Canada