Menace levée sur Radio Centre-Ville
La station a payé ses dettes à un de ses fournisseurs, annulant le risque de vente de l’antenne
Le glas ne sonnera pas pour la radio communautaire montréalaise Radio CentreVille. Alors que l’huissier cognait à la porte du 102,3 FM pour saisir et vendre son antenne, la direction de la radio a réussi à payer son dû au fournisseur à l’issue du litige.
La station de radio devait quelque 7000$ à Marc Provencher, un ancien directeur technique du diffuseur dont la compagnie, Groupe Consartium, a eu recours aux petites créances pour récupérer la somme impayée. M. Provencher avait fait appel à un huissier pour obtenir une saisie d’équipement et recouvrer son argent. L’huissier a donc menacé la station de saisir et de vendre l’antenne de Radio Centre-Ville le 21 mars, soulevant plusieurs inquiétudes sur la sur vie du poste.
Mais à minuit moins une mardi soir, la direction de la station a effectué le paiement attendu. «En principe, tout devrait rentrer dans l’ordre, la traite bancaire a été émise, je l’ai déposée chez l’avocat », Me José Dorelas, a expliqué le directeur général de Radio Centre-Ville, Wanex Lalanne Zéphyr. Le document, consulté par Le Devoir, montre en effet un paiement de 7193,75$ à Paquette et associés, une firme d’huissiers de justice.
Marc Provencher a confirmé avoir été remboursé. «Ce matin, à l’ouverture du bureau des huissiers de justice, Radio Centre-Ville a réglé le montant total dû. Ce dossier est maintenant clos et la vente en justice a été annulée », a-t-il dit au Devoir dans un courriel.
M. Lalanne Zéphyr a réussi à dégager le montant nécessaire en obtenant des paiements en avance des producteurs dits indépendants, qui louent du temps d’antenne au 102,3 FM. «Je demande maintenant à monsieur Provencher d’arrêter de ternir l’image de la radio qui l’a nourri depuis des années», a-t-il écrit au Devoir.
D’autres défis
Tout n’est pas rose pour autant entre les murs de Radio Centre-Ville, car la station est aux prises depuis plusieurs mois avec des enjeux de démocratie communautaire. Au coeur des problèmes se trouve l’assemblée générale du 22 janvier 2017, jugée illégale par d’ex-membres et animateurs de la station diffusée en sept langues. À leurs dires, la direction aurait «paqueté» l’assemblée pour faire adopter ses décisions.
«C’est devant la Cour supérieure du Québec », a précisé Wanex Lalanne Zéphyr, qui a été pris à partie dans l’histoire. «Moi, je suis toujours ouvert à une négociation. L’important, c’est que la radio fonctionne. »
Dimanche 18 mars, une AG extraordinaire a par ailleurs été tenue pour modifier les statuts et règlements de la station, afin d’y inclure un nouveau type de membres, pour les producteurs d’émissions indépendantes. Ils pourront désormais voter aux assemblées et se présenter au conseil d’administration.
Mais encore là, des bénévoles ont souligné par courriel à la direction que l’avis de convocation de l’assemblée du 18 mars n’était pas conforme, ce dernier ayant été envoyé trop tardivement en plus de ne pas être garni d’un ordre du jour.
La présence en ondes des producteurs indépendants — contestée par plusieurs voix en interne — a été rendue possible par M. Lalanne Zéphyr, qui a dû conjuguer il y a plusieurs mois avec la perte d’une subvention importante de Centraide.
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Je demande maintenant à [Marc] […]» Provencher d’arrêter de ternir l’image de la radio qui l’a nourri
Wanex Lalanne Zéphyr, directeur général de Radio Centre-Ville