Le Devoir

Menace levée sur Radio Centre-Ville

La station a payé ses dettes à un de ses fournisseu­rs, annulant le risque de vente de l’antenne

- PHILIPPE PAPINEAU

Le glas ne sonnera pas pour la radio communauta­ire montréalai­se Radio CentreVill­e. Alors que l’huissier cognait à la porte du 102,3 FM pour saisir et vendre son antenne, la direction de la radio a réussi à payer son dû au fournisseu­r à l’issue du litige.

La station de radio devait quelque 7000$ à Marc Provencher, un ancien directeur technique du diffuseur dont la compagnie, Groupe Consartium, a eu recours aux petites créances pour récupérer la somme impayée. M. Provencher avait fait appel à un huissier pour obtenir une saisie d’équipement et recouvrer son argent. L’huissier a donc menacé la station de saisir et de vendre l’antenne de Radio Centre-Ville le 21 mars, soulevant plusieurs inquiétude­s sur la sur vie du poste.

Mais à minuit moins une mardi soir, la direction de la station a effectué le paiement attendu. «En principe, tout devrait rentrer dans l’ordre, la traite bancaire a été émise, je l’ai déposée chez l’avocat », Me José Dorelas, a expliqué le directeur général de Radio Centre-Ville, Wanex Lalanne Zéphyr. Le document, consulté par Le Devoir, montre en effet un paiement de 7193,75$ à Paquette et associés, une firme d’huissiers de justice.

Marc Provencher a confirmé avoir été remboursé. «Ce matin, à l’ouverture du bureau des huissiers de justice, Radio Centre-Ville a réglé le montant total dû. Ce dossier est maintenant clos et la vente en justice a été annulée », a-t-il dit au Devoir dans un courriel.

M. Lalanne Zéphyr a réussi à dégager le montant nécessaire en obtenant des paiements en avance des producteur­s dits indépendan­ts, qui louent du temps d’antenne au 102,3 FM. «Je demande maintenant à monsieur Provencher d’arrêter de ternir l’image de la radio qui l’a nourri depuis des années», a-t-il écrit au Devoir.

D’autres défis

Tout n’est pas rose pour autant entre les murs de Radio Centre-Ville, car la station est aux prises depuis plusieurs mois avec des enjeux de démocratie communauta­ire. Au coeur des problèmes se trouve l’assemblée générale du 22 janvier 2017, jugée illégale par d’ex-membres et animateurs de la station diffusée en sept langues. À leurs dires, la direction aurait «paqueté» l’assemblée pour faire adopter ses décisions.

«C’est devant la Cour supérieure du Québec », a précisé Wanex Lalanne Zéphyr, qui a été pris à partie dans l’histoire. «Moi, je suis toujours ouvert à une négociatio­n. L’important, c’est que la radio fonctionne. »

Dimanche 18 mars, une AG extraordin­aire a par ailleurs été tenue pour modifier les statuts et règlements de la station, afin d’y inclure un nouveau type de membres, pour les producteur­s d’émissions indépendan­tes. Ils pourront désormais voter aux assemblées et se présenter au conseil d’administra­tion.

Mais encore là, des bénévoles ont souligné par courriel à la direction que l’avis de convocatio­n de l’assemblée du 18 mars n’était pas conforme, ce dernier ayant été envoyé trop tardivemen­t en plus de ne pas être garni d’un ordre du jour.

La présence en ondes des producteur­s indépendan­ts — contestée par plusieurs voix en interne — a été rendue possible par M. Lalanne Zéphyr, qui a dû conjuguer il y a plusieurs mois avec la perte d’une subvention importante de Centraide.

«

Je demande maintenant à [Marc] […]» Provencher d’arrêter de ternir l’image de la radio qui l’a nourri

Wanex Lalanne Zéphyr, directeur général de Radio Centre-Ville

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ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR Les locaux de la station, sur le boulevard Saint-Laurent

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