Le Devoir

Des appuis pour « l’école de la dernière chance »

Québec et le Fonds de solidarité FTQ prêts à aider l’école à trouver un nouveau bâtiment

- MARCO FORTIER

L’école de la «dernière chance », qui accueille les élèves les plus poqués du système, vient de franchir une autre étape en vue d’éviter sa fermeture appréhendé­e.

Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, est prêt à investir 840 000 $ pour couvrir la mise de fonds en vue de l’acquisitio­n d’un immeuble qui hébergerai­t l’école, a appris Le Devoir. Le Fonds de solidarité FTQ envisage aussi différents scénarios pour aider cette école hors de l’ordinaire à trouver un nouveau bâtiment à Montréal.

« Le ministère reconnaît la pertinence de votre mission particuliè­re de rééducatio­n sociale, affective et scolaire auprès d’élèves en grande difficulté, mission qui répond aux besoins de nombreux parents et commission­s scolaires de la région de Montréal», indique le ministre Sébastien Proulx dans une lettre transmise le 20 mars 2018 à la direction de l’école.

Il s’agit d’une bonne nouvelle presque inespérée pour le Centre d’intégratio­n scolaire (CIS). Cette école privée à but non lucratif de la 6e avenue, dans le quartier Rosemont, ouvre ses portes aux élèves de 8 à 18 ans qui ont les plus grandes difficulté­s de comporteme­nt. Ces enfants ont été expulsés de leur classe, de leur école et même de leur commission scolaire. Ils sont parfois même rejetés par leur famille. Plusieurs sont placés dans des familles d’accueil.

Ces 75 élèves risquent maintenant d’être rejetés par la seule école qui leur offre une dernière chance: le Centre d’intégratio­n scolaire, qui est logé dans un bâtiment appartenan­t à la Commission scolaire de Montréal (CSDM), doit quitter cet immeuble au plus tard le 30 juin 2019. La CSDM a décidé de reprendre l’école pour loger ses élèves des classes ordinaires, qui débordent dans le quartier.

« La mission du Centre d’intégratio­n scolaire rejoint nos valeurs » Patrick McQuilken, conseiller principal aux relations de presse et aux communicat­ions du Fonds de solidarité

Solution de rechange

La directrice du CIS, Ysabelle Chouinard, a bon espoir de trouver un nouveau local, surtout avec l’appui du ministre Proulx et de la FTQ : elle a signé le mois dernier une offre en vue d’acquérir un ancien couvent situé rue Notre-Dame Est, dans l’arrondisse­ment Mercier–Hochelaga-Maisonneuv­e.

«Il reste à déterminer l’ampleur des travaux à faire pour transforme­r l’immeuble en école. On doit quand même aménager un gymnase», explique-t-elle.

L’offre d’achat est aussi conditionn­elle à l’inspection du bâtiment, construit en 1955. L’immeuble est offert au prix de 3,6 millions de dollars par un agent qui insiste sur la location du terrain, en bordure du fleuve, près du parc Bellerive.

L’école compte aussi sur l’appui de principe du Fonds de solidarité FTQ pour se reloger, confirment nos sources. «La mission du Centre d’intégratio­n scolaire rejoint nos valeurs », dit Patrick McQuilken, conseiller principal aux relations de presse et aux communicat­ions du Fonds de solidarité.

Le Fonds a mis de côté 400 millions de dollars pour financer des infrastruc­tures «à vocation socio-économique», comme des écoles, des résidences pour étudiants, des bibliothèq­ues et des complexes sportifs. Les projets seront développés en partenaria­t avec les villes, les commission­s scolaires et les gouverneme­nts, selon le Fonds.

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