Kent Nagano et les 7,5 millions de Québec
Le directeur musical de l’OSM avait réservé une très brève période d’échanges individuels avec les médias à l’issue de la conférence de presse. Le Devoir n’avait qu’une seule question, qu’il a pu développer avec le chef.
Vous avez eu une bonne surprise avec 7,5 millions de dollars du gouvernement tombés du ciel la semaine dernière: qu’allez-vous en faire ?
« Tombés du ciel ! Je ne dirais pas cela», nous dit Kent Nagano, qui s’avoue tout de même «profondément étonné de manière positive de la nouvelle ». «C’est une forme de reconnaissance pour notre travail à long terme. Nous avons dialogué avec le gouvernement pendant très longtemps. C’est un très gros geste, qui va plutôt à l’encontre de ce qu’on voit ailleurs. Une telle annonce est importante et symbolise une vraie volonté. […] Alors que faire de cet argent ? Il y a un grand intérêt du gouvernement en général d’explorer le futur et spécifiquement le numérique, d’intégrer le numérique dans notre façon de penser et de communiquer la profondeur de la musique classique. C’est un énorme exercice. »
L’argent pourrait-il être mis dans un équipement audiovisuel in situ permettant de capter et transmettre partout au Québec les concerts de l’OSM?
« C’est une possibilité », répond Kent Nagano. «Nous n’avons pas eu de limitation à ce que nous pouvons faire. Nous sommes invités à réfléchir à la manière d’amener l’OSM plus loin par le numérique dans le XXIe siècle. »
L’enveloppe n’a donc pas été reçue pour un projet précis?
« Non. Le gouvernement attend d’avoir des propositions de notre part et ce sera un dialogue actif. La première chose sera de consacrer une partie importante de cet investissement à mettre l’OSM sur la bonne voie du numérique. Je ne parle pas là d’un site Internet, de projeter des images ou de transmettre ce qu’on est déjà en train de faire, mais d’imaginer véritablement quelque chose de neuf. » Le chef n’était, jeudi, pas en mesure de nous donner d’échéancier précis pour ce projet.