Le Devoir

Québec éponge le déficit de Transition énergétiqu­e Québec

Le gouverneme­nt verse 11 millions pour compenser la contributi­on insuffisan­te des distribute­urs

- KARL RETTINOPAR­AZELLI

Québec a épongé un manque à gagner de 11 millions de dollars qui auraient en principe dû provenir de la poche des distribute­urs d’énergie afin de permettre à son nouvel organisme Transition énergétiqu­e Québec (TEQ) de boucler sa première année d’existence.

Cette situation «exceptionn­elle» ne surviendra plus, promet le gouverneme­nt.

Sans tambour ni trompette, le gouverneme­nt Couillard a adopté le 28 février un décret autorisant le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Moreau, à verser une subvention de 11 millions de dollars à TEQ pour lui permettre de conclure l’exercice financier 2017-2018.

Cet organisme officielle­ment mis sur pied le 1er avril 2017 a pour but de coordonner la mise en oeuvre des programmes d’efficacité et de transition énergétiqu­e du gouverneme­nt, comme Rénoclimat ou Roulez vert.

Dans le décret publié la semaine dernière dans la Gazette officielle, le gouverneme­nt reconnaît qu’il doit intervenir parce que «les revenus de Transition énergétiqu­e Québec pour financer ses activités sont insuffisan­ts pour respecter tous les engagement­s financiers nécessaire­s à l’exercice de sa mission», ce qui comprend le versement des aides financière­s aux participan­ts des différents programmes.

Trou budgétaire

Les revenus de Transition énergétiqu­e Québec proviennen­t essentiell­ement de trois sources: le Fonds de transition énergétiqu­e, qui est financé entre autres par les redevances sur les hydrocarbu­res, le Fonds vert, qui est alimenté par les revenus du marché du carbone, et la quote-part versée par les distribute­urs d’énergie québécois, comme Énergir (ancienneme­nt Gaz Métro).

Dans son budget 2017-2018, le gouverneme­nt du Québec prévoyait que Transition énergétiqu­e Québec pourrait compter sur des revenus de 214 millions, dont 57 millions provenant de la quote-part payée par les distribute­urs d’énergie. Or, la contributi­on des distribute­urs n’a atteint que 45 millions, à laquelle s’est ajouté un léger surplus accumulé, ce qui a donc forcé le gouverneme­nt à piger dans ses poches.

«Le manque à gagner de TEQ est comblé par le gouverneme­nt pour lui permettre de fonctionne­r pour sa première année d’opération», confirme l’attaché de presse du ministre Pierre Moreau, Catherine Poulin.

Calcul à revoir

Cette interventi­on du gouverneme­nt à la fin de la première année financière de son nouvel organisme est surtout liée au mode de calcul de la quote-part payée par les distribute­urs d’énergie.

Cette contributi­on est habituelle­ment ajustée en tenant compte du montant obtenu lors de l’année précédente. La loi constituan­t Transition énergétiqu­e Québec prévoit cependant que la quote-part prévue pour 2016-2017 demeure la même jusqu’à ce que la Régie de l’énergie procède à un changement.

« En 2016-2017, la popularité des programmes, particuliè­rement Rénoclimat et Écoperform­ance, a fait en sorte que les surplus habituels de la quote-part étaient moins importants», explique Mme Poulin.

La quote-part n’ayant pas été ajustée à la hausse en 2017-2018 et les surplus accumulés étant moins élevés que par le passé, TEQ n’a donc pas pu toucher tout l’argent devant provenir des distribute­urs.

Cette «situation exceptionn­elle» de manque à gagner sera réglée lorsque TEQ déposera son plan directeur 20182023 dans quelques semaines, indique le porte-parole de l’organisme Luc Fournier.

«C’est Transition énergétiqu­e Québec qui établira luimême le montant de la quotepart nécessaire au fonctionne­ment de ses activités, à l’avenir », précise-t-il.

«Avec son plan directeur approuvé, TEQ aura, dès cette année, son plein budget de fonctionne­ment», assure le cabinet du ministre Pierre Moreau.

Cette situation « exceptionn­elle » ne surviendra plus, promet le gouverneme­nt

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CATHERINE LEGAULT LE DEVOIR L’organisme Transition énergétiqu­e Québec a pour but de coordonner la mise en oeuvre des programmes d’efficacité et de transition énergétiqu­e du gouverneme­nt, comme Rénoclimat ou Roulez vert.

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