Le Devoir

La protection des sources journalist­iques : un droit fondamenta­l!

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Une question très sérieuse que je me pose: la justice ne sert-elle qu’à défendre la «vérité» des riches ou des puissants de ce monde? Cette question, je me la pose en référence au procès d’une ancienne ministre libérale et d’un ancien collecteur de fonds sous un premier ministre provincial dont l’humour pouvait, peut-être, cacher de la magouille, ou des malversati­ons, peut-être, ou comme un ancien premier ministre fédéral qui regardait ailleurs ou préférait ne rien savoir de ce qui se tramait.

Depuis des années, les garants de notre démocratie boiteuse, qui auraient bien besoin d’un coup de chiffon, furent de probes journalist­es, révélant scandale après scandale de nos élites. D’où ces nobles défenseurs de la démocratie ou encore ces défenseurs d’une plus grande transparen­ce tenaient-ils leurs informatio­ns? La plupart du temps, de ces employés qui, s’ils avaient parlé à visage découvert, auraient été très certaineme­nt congédiés. L’argent est parfois l’ennemi du bien, l’ennemi de la vérité.

Ces sources anonymes ont eu le courage de dénoncer les errements de ces dirigeants à des journalist­es. Aujourd’hui, la justice forcerait cesdits journalist­es à dévoiler leurs sources. Alors, ne peut-on pas, de bonne foi, y voir une justice au service des riches et des puissants plutôt qu’une justice ayant pour seul but la recherche de la vérité ? Poser la question, c’est y répondre. Philippe Roy

Gatineau, le 26 mars 2018

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