Québec donne de l’air aux médias
«On a senti la crise qui secoue les médias», soutenait mardi la ministre de la Culture, Marie Montpetit. Le budget consacre en effet 64,7 millions à l’instauration d’un crédit d’impôt remboursable de 35 % visant à « appuyer la transformation des entreprises de presse ». Le montant est échelonné sur cinq ans. Une entreprise ne pourra obtenir plus de 7 millions par année. «Les journaux ont perdu 65 % de leurs revenus publicitaires annuels, [des] revenus engrangés par des géants américains du Web comme Facebook et Google », remarque le budget. C’est là un constat que le milieu martèle depuis des mois. Le crédit d’impôt vise à «encourager l’intégration de technologies numériques dans le modèle d’affaires» des médias. Il s’appliquera notamment sur les dépenses relatives au développement de technologies permettant l’adaptation de l’offre numérique des médias, ou encore sur les salaires des employés qui participent à ce développement. Le crédit s’applique aux médias (numérique et papier) qui produisent des « contenus écrits d’information originaux sur l’actualité d’intérêt général ». « Pour Le Devoir, c’est amplement suffisant pour encourager la prise de risque et l’expérimentation», a commenté le directeur, Brian Myles. «Ça répond à plusieurs préoccupations exprimées au cours des derniers mois. C’est un programme normé, universel, où l’État reste à distance des salles de médias. » La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) a accueilli «plutôt favorablement » les mesures de soutien à la presse, mais elle les « estime mal ciblées ».