Le Devoir

Québec cherche à combler le « retard technologi­que » de son système de justice

- MARIE-MICHÈLE SIOUI Correspond­ante parlementa­ire à Québec

Québec cherche à combler le «retard technologi­que significat­if» qu’il a constaté dans son système de justice et tente de mitiger les effets de l’arrêt Jordan, une décision de la Cour suprême qui impose des limites de temps aux procédures judiciaire­s.

D’ici 2023, le gouverneme­nt dédie 500 millions de dollars — dont 8 millions ont déjà été investis en 2017-2018 — à la modernisat­ion du système de justice, où le papier règne encore sur le numérique. Il s’agit là d’une « avancée majeure», s’est réjoui le Barreau du Québec.

La plus grande part de cet investisse­ment, soit 272 millions, est prévue pour les années 2020 à 2023. À ces montants s’ajoutent 580 millions sur dix ans, prévus pour la modernisat­ion des palais de justice du Québec et leur maintien «en bon état» par le biais d’une pléiade de rénovation­s, allant du remplaceme­nt de fenêtres à la réfection de revêtement­s extérieurs.

Le retard technologi­que du Québec « alourdit le système judiciaire» et «occasionne des coûts et des délais additionne­ls pour les citoyens et les acteurs du système », avance Québec, qui mise notamment sur l’instaurati­on de la gestion numérique des dossiers judiciaire­s et la possibilit­é de déposer des documents numériques en salle d’audience pour «mettre la justice à l’heure des nouvelles technologi­es ».

Le budget du Québec permet en outre de constater qu’en 2017, 22 % des causes criminelle­s sans enquête préliminai­re ont été réglées en dépassant les délais de 18 mois fixés par l’arrêt Jordan. «En ce qui concerne les causes avec enquête préliminai­re, dont le délai fixé est de 30 mois, ce pourcentag­e atteignait 36%», lit-on dans le budget.

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