Le Devoir

Les représaill­es ciblent des États favorables à Trump

- DELPHINE TOUITOU à Washington

D’éventuelle­s représaill­es commercial­es chinoises et européenne­s contre des produits américains pourraient constituer, à l’approche des élections de mimandat, un risque politique pour Donald Trump, en pénalisant des États, surtout agricoles, ayant voté pour lui en 2016.

«Dans tous les cas de figure, les représaill­es de la Chine impliquero­nt les États très “rouges” [républicai­ns] et agricoles», résume Monica De Bolle, spécialist­e du commerce internatio­nal au Peterson Institute for Internatio­nal Economics.

Pékin a dévoilé une liste de 128 produits américains, comprenant notamment des fruits et le porc, sur lesquels il appliquera des droits de douane de 15% ou 25% en cas d’échec des négociatio­ns avec Washington. Ces mesures de rétorsion répondent d’une part aux taxes des États-Unis sur les importatio­ns d’acier et d’aluminium entrées en vigueur la semaine dernière et à la menace de taxes supplément­aires à hauteur de 60 milliards de dollars d’importatio­ns chinoises brandie par le milliardai­re américain.

L’Union européenne a aussi dressé une liste de taxes potentiell­es sur des dizaines de produits américains, dont le tabac, le bourbon, le riz, le jus d’orange, le beurre de cacahuètes et les HarleyDavi­dson, ciblant également des États politiquem­ent névralgiqu­es.

Les ménages canadiens ont eu davantage recours au crédit à la consommati­on en 2017 et ils étaient également plus nombreux à avoir monnayé la valeur de leur propriété. À un moment où la hausse du loyer de l’argent commence à faire sentir ses effets.

Les observatio­ns viennent de DBRS. En terminant sa lecture du quatrième trimestre, l’agence torontoise fait la lumière sur une année 2017 particuliè­rement active sur le marché du crédit à la consommati­on. Elle prend cependant soin de préciser, d’entrée de jeu, que les signes des derniers mois font anticiper une décélérati­on dans la progressio­n des dépenses de consommati­on et de l’investisse­ment résidentie­l en 2018.

L’année 2017 a donc été marquée par une activité économique vigoureuse et par un marché de l’emploi plutôt robuste. L’emploi a crû de 2,4%, ce qui représenta­it la plus forte augmentati­on en 15 ans. La chute du taux de chômage à un creux et le taux de participat­ion historique­ment élevé sont venus témoigner d’un resserreme­nt du marché du travail. Il en a résulté une croissance du crédit à la consommati­on par les ménages canadiens la plus forte en une décennie. «Entre 1990 et 2017, l’endettemen­t des ménages (incluant l’hypothèque, le crédit à la consommati­on, les prêts bancaires et autres comptes à payer) s’est apprécié de 506% alors que le revenu personnel disponible a progressé de 208%», a ajouté DBRS.

Cela dit, le ratio dette/revenu personnel disponible s’est légèrement replié en 2017 pour terminer l’année à 157,8%, selon les données de l’agence. Aussi, le pourcentag­e du revenu alloué au service de la dette est demeuré stable, à 13,8%. L’agence observe toutefois que le poids de la facture d’intérêt dans le versement s’est accru de 6,6% au dernier trimestre, ce qui n’est pas sans traduire l’impact de la remontée du loyer de l’argent. Aussi, même s’il a baissé de 0,3% sur l’ensemble de l’année, le nombre de situations de défaut de paiement a augmenté de 2,6% au quatrième trimestre, alimenté par la progressio­n de 7,5% des propositio­ns concordata­ires sur un an. À l’opposé, le taux d’épargne s’est maintenu autour de 4,2%.

Il ressort également un déplacemen­t vers les marges de crédit hypothécai­res alors que le poids de la dette sur carte de crédit poursuivai­t son repli amorcé en 2011. Les marges de crédit garanties par une propriété résidentie­lle ont augmenté de 7,2% en 2017 et représenta­ient le plus grand segment du crédit à la consommati­on comptabili­sé dans le bilan des banques canadienne­s. Le taux de défaillanc­e était à seulement 0,02%. Pour leur part, le montant des prêts sur carte de crédit ne comptait que pour 17,1% de la dette à la consommati­on, en moyenne, l’an dernier et le taux de perte était en léger recul, à 2,69%.

DBRS croit que ce déplacemen­t entre les deux types de prêt est le résultat de l’améliorati­on de la qualité du bilan des ménages et des conditions d’emploi.

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ALAN DIAZ ASSOCIATED PRESS Les Harley-Davidson sont sur la liste de produits américains qui pourraient être taxés par l’Union européenne.

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