Le NPD veut voir Singh plus souvent à Ottawa
Jagmeet Singh doit être plus souvent à Ottawa. C’est la conclusion à laquelle arrive son caucus après un incident ayant mené à un affrontement entre le nouveau chef du NPD et son député vétéran David Christopherson.
«On s’aperçoit du besoin d’avoir le chef ici pour mieux connaître le caucus », indique le député Guy Caron, le leader en Chambre du NPD.
«On a eu des occasions d’interagir avec lui, mais le travail au quotidien est important et il doit pouvoir le comprendre. Il doit aussi mieux connaître la culture du Parlement, la bulle du Parlement. Il connaît bien celle de Queen’s Park, mais celle d’Ottawa est un peu différente. […] C’est une discussion qu’on a déjà eue et qu’on continuera d’avoir à propos de sa présence plus fréquente à Ottawa. »
La semaine dernière, les conservateurs ont fait voter à la Chambre des communes une motion condamnant l’obligation faite aux groupes sollicitant une subvention fédérale pour des stages étudiants d’attester qu’ils respectent le droit à l’avortement. Le NPD avait dit à ses députés de voter contre cette motion, mais M. Christopherson, bien que pro-choix, a voté pour au nom de la liberté de conscience.
M. Singh a puni l’élu ontarien en lui retirant son poste de viceprésident d’un comité parlementaire. Or, deux députés — son ancien adversaire dans la course à la chefferie Charlie Angus et Romeo Saganash — ont publiquement dénoncé cette punition. M. Singh a reculé mardi soir.
«Le débat animé et démocratique est une marque distinctive de notre parti», a déclaré le chef par communiqué de presse. Il y reconnaît que la motion conser vatrice soulevait des «préoccupations légitimes».
Apprentissage
Faut-il y voir le signe d’une déconnexion entre le chef non élu à la Chambre des communes et son caucus? Tous les députés interrogés font valoir qu’il y a une période d’apprentissage.
«Il doit prendre du temps pour être avec les députés du caucus, pour rencontrer les gens d’Ottawa», fait valoir Alexandre Boulerice. «Ce ne serait pas une mauvaise chose d’avoir un meilleur équilibre» entre les présences du chef dans la capitale et ailleurs au pays.
Peter Julian estime pour sa part «normal qu’il y ait une transition. Parfois, il y a un manque de communication». Selon lui, l’incident constitue une de ces «bosses sur la route» qui surviennent mais qu’il faut simplement surmonter.