Les gouvernements du G7 reconnaissent leur retard par rapport à la révolution technologique
Les gouvernements ont du retard sur la révolution technologique en matière notamment d’encadrement et d’aide aux entreprises et aux travailleurs, reconnaissent les pays du G7.
«On a tous admis que les gouvernements ne sont pas parvenus à avancer aussi vite que les entreprises du secteur privé en matière, notamment, d’innovation technologique et d’intelligence artificielle», a déclaré en conférence de presse mercredi le ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, en tombée de rideau d’une réunion ministérielle des pays du G7 qui s’était penchée pendant deux jours à Montréal sur la question des emplois de demain. «On doit apprendre à être beaucoup plus agiles et flexibles dans notre approche. »
Le récent scandale de l’utilisation douteuse de données personnelles sur Facebook montre, par exemple, comment la confiance du public est à la fois fragile et essentielle dans le secteur, dit-il. «Les gouvernements devront trouver le moyen d’assurer une meilleure protection des informations privées sans nuire pour autant à l’innovation et au développement des entreprises. »
Mais ce n’est pas le seul enjeu où les pouvoirs publics doivent rapidement se mettre à la page, ont noté, dans le résumé de leurs travaux, les participants aux conférences et aux séances de travail qui se sont tenues dans un hôtel du centre-ville. Ils devront aussi, entre autres, adapter leurs programmes sociaux afin qu’ils continuent à jouer leur rôle, trouver le meilleur moyen de stimuler l’innovation technologique, d’aider la formation et la requalification de la main-d’oeuvre et de favoriser l’inclusion de tous les travailleurs.
La promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes de même que la lutte contre le harcèlement sexuel ont aussi été au centre des discussions, a expliqué la ministre canadienne de l’Emploi, du Développement de la main-d’oeuvre et du Travail, Patty Hajdu. «Tous les pays du G7 comprennent très bien qu’on ne peut pas se permettre de négliger la moitié de notre main-d’oeuvre.»
Toutes ces discussions ont surtout mené à l’engagement de poursuivre les efforts chacun de son côté, de maintenir le dialogue et de partager des données et meilleures pratiques. Elles ont aussi débouché sur l’annonce de quelques mesures plus concrètes. On organisera ainsi, cet automne, au Canada, une grande conférence internationale sur l’intelligence artificielle à laquelle seront conviés les gouvernements, entreprises, universités et experts du secteur dans le but de dégager des visions communes. Une plateforme numérique de partage de données, d’idées et de politiques sur l’avenir de l’emploi sera aussi mise sur pied sous l’égide de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Au Canada, le gouvernement fédéral investira 3 millions pour appuyer la création de 500 nouveaux stages de travail pour des étudiants dans des entreprises en intelligence artificielle.
En route vers La Malbaie
En dépit de tout le mal que le président des États-Unis dit des forums multilatéraux, les échanges avec les représentants américains ont été «très positifs», ont assuré leurs hôtes canadiens. «Ils ont beaucoup parlé de l’importance de réduire les freins à l’innovation technologique exercés par la réglementation, mais aussi de la protection des données privées», a rapporté Navdeep Bains. «Différents points de vue ont été exprimés, mais on était tous généralement d’accord sur l’importance pour les gouvernements de se montrer plus agiles et d’accorder une attention particulière au développement des compétences chez les travailleurs.»
La réunion ministérielle de Montréal était la première d’une série de quatre en vue du sommet des dirigeants du G7 proprement dit qui se tiendra, cette année, les 8 et 9 juin à La Malbaie, dans la région de Charlevoix. La prochaine réunion portera sur les enjeux de sécurité et se tiendra le mois prochain à Toronto. Une autre réunion se penchera sur l’économie à la fin du mois de mai, alors que la dernière s’intéressera à l’environnement en octobre.