Robert Lighthizer est optimiste quant à la conclusion d’une entente
Le calendrier politique fait pression sur les négociations
Le représentant américain au Commerce a bon espoir que la renégociation de l’Accord de libre-échange nordaméricain (ALENA) sera bientôt couronnée de succès.
Sur les ondes du réseau CNBC, mercredi matin, Robert Lighthizer a estimé que les efforts et les compromis consentis pourraient donner lieu «bientôt» à une entente de principe. Il explique ce nouvel empressement par l’approche des élections au Mexique, en juillet, et de mi-mandat aux États-Unis, en novembre. Le gouvernement Trump craint de voir les discussions s’étirer jusqu’en 2019, ce qui compliquerait la conclusion d’un accord.
Les négociateurs américains auraient proposé d’abandonner, à certaines conditions, leur demande controversée sur les règles d’origine des pièces automobiles — voulant qu’au moins 50% des pièces de chaque véhicule proviennent des ÉtatsUnis. Les Américains veulent toujours un pourcentage plus élevé de contenu nord-américain dans les véhicules et demandent aussi que les pays ou territoires qui offrent des salaires supérieurs à un certain niveau soient récompensés.
Une source américaine informée de la proposition a indiqué que ce seuil se situerait entre 13 $ et 17$ l’heure — ce qui est largement supérieur au salaire horaire actuel au Mexique. Les usines mexicaines seraient ainsi défavorisées par rapport aux américaines et aux canadiennes.
«Les trois parties veulent aller de l’avant», a soutenu M. Lighthizer mercredi. «J’ai bon espoir qu’une entente de principe pourra être conclue sous peu.»
Une telle entente de principe permettrait à la Maison-Blanche de déclencher aussitôt le processus de consultations de plus de six mois, avant une ratification définitive de l’accord au Congrès. Or, il serait impossible, après le mois prochain, de tenir ce vote de ratification avant les élections de mi-mandat cette année. Par la suite, les nouveaux membres du Congrès seraient assermentés au début de 2019, mais les deux chambres pourraient être contrôlées alors par l’opposition démocrate. Par ailleurs, le nouveau président mexicain sera assermenté en décembre 2018.
M. Lighthizer a fait état de cette pression du calendrier politique sur les négociations: «Notre fenêtre est étroite, compte tenu des élections et de facteurs hors de notre contrôle», a-t-il reconnu mercredi.
Plusieurs sources ont confirmé que les Américains avaient donné un électrochoc aux négociations avec de nouvelles propositions sur les règles d’origine des pièces automobiles.