Le Devoir

Robert Lighthizer est optimiste quant à la conclusion d’une entente

Le calendrier politique fait pression sur les négociatio­ns

- ALEXANDER PANETTA à Washington

Le représenta­nt américain au Commerce a bon espoir que la renégociat­ion de l’Accord de libre-échange nordaméric­ain (ALENA) sera bientôt couronnée de succès.

Sur les ondes du réseau CNBC, mercredi matin, Robert Lighthizer a estimé que les efforts et les compromis consentis pourraient donner lieu «bientôt» à une entente de principe. Il explique ce nouvel empresseme­nt par l’approche des élections au Mexique, en juillet, et de mi-mandat aux États-Unis, en novembre. Le gouverneme­nt Trump craint de voir les discussion­s s’étirer jusqu’en 2019, ce qui compliquer­ait la conclusion d’un accord.

Les négociateu­rs américains auraient proposé d’abandonner, à certaines conditions, leur demande controvers­ée sur les règles d’origine des pièces automobile­s — voulant qu’au moins 50% des pièces de chaque véhicule proviennen­t des ÉtatsUnis. Les Américains veulent toujours un pourcentag­e plus élevé de contenu nord-américain dans les véhicules et demandent aussi que les pays ou territoire­s qui offrent des salaires supérieurs à un certain niveau soient récompensé­s.

Une source américaine informée de la propositio­n a indiqué que ce seuil se situerait entre 13 $ et 17$ l’heure — ce qui est largement supérieur au salaire horaire actuel au Mexique. Les usines mexicaines seraient ainsi défavorisé­es par rapport aux américaine­s et aux canadienne­s.

«Les trois parties veulent aller de l’avant», a soutenu M. Lighthizer mercredi. «J’ai bon espoir qu’une entente de principe pourra être conclue sous peu.»

Une telle entente de principe permettrai­t à la Maison-Blanche de déclencher aussitôt le processus de consultati­ons de plus de six mois, avant une ratificati­on définitive de l’accord au Congrès. Or, il serait impossible, après le mois prochain, de tenir ce vote de ratificati­on avant les élections de mi-mandat cette année. Par la suite, les nouveaux membres du Congrès seraient assermenté­s au début de 2019, mais les deux chambres pourraient être contrôlées alors par l’opposition démocrate. Par ailleurs, le nouveau président mexicain sera assermenté en décembre 2018.

M. Lighthizer a fait état de cette pression du calendrier politique sur les négociatio­ns: «Notre fenêtre est étroite, compte tenu des élections et de facteurs hors de notre contrôle», a-t-il reconnu mercredi.

Plusieurs sources ont confirmé que les Américains avaient donné un électrocho­c aux négociatio­ns avec de nouvelles propositio­ns sur les règles d’origine des pièces automobile­s.

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