Le Devoir

Finir dernier n’est pas un gage de succès

Plusieurs équipes n’améliorent pas leur sort malgré de bonnes positions au repêchage

- JOHN WAWROW à Buffalo

Jack Eichel digère mal une autre piètre saison des Sabres, qui n’ont pas goûté aux séries depuis son arrivée pour la saison 2015-2016 (ils en sont absents depuis 2011).

«Quand on m’a choisi, si vous m’aviez dit que ça se passerait comme ça, je vous aurais probableme­nt dit de vous replacer les idées», a confié Eichel, deuxième choix de la séance de repêchage de 2015.

Les Sabres n’ont pas fait mieux que le 14e rang dans l’Est depuis 2012-2013. Ils pourraient terminer derniers pour la troisième fois en cinq ans.

On était loin de l’anticiper pendant la saison 2014-2015, qui a mené vers la séance si attendue où Eichel a été repêché après Connor McDavid, le choix des Oilers d’Edmonton.

Et ce qui tourne le fer dans la plaie, ce sont les clubs dont la reconstruc­tion éclipse celle des Sabres.

«Des équipes comme l’Avalanche et les Devils ont vite corrigé le tir et tout d’un coup, les voilà dans la course aux séries», a dit Eichel.

L’Américain de 21 ans a une moyenne de près d’un point par match, ces deux dernières saisons, mais les Sabres n’ont pas meilleure allure. McDavid épate avec 102 points cette saison, mais les Oilers ne seront pas au bal printanier.

Ce repêchage de 2015 illustre bien qu’atteindre le fond du baril, et les choix prisés que ça amène, ça ne veut pas dire que de meilleurs jours approchent. Pas rapidement, en tout cas.

À part Toronto, trois des clubs qui ont choisi parmi les cinq premiers en 2015 sont déjà écartés des séries cette année: Edmonton, Buffalo et l’Arizona. L’autre équipe en question, la Caroline, n’a plus qu’une chance mathématiq­ue.

Depuis 2010, les Oilers ont accédé une seule fois aux séries, même s’ils ont eu le premier choix en quatre occasions.

Voilà qui devrait refroidir les ardeurs de ceux qui pensent que pour aller bien haut dans le futur, il faut commencer par finir bien bas.

Oui, des premiers choix tels Sidney Crosby et Marc-André Fleury ont souri aux Penguins. Oui, appelés troisième et premier dans leurs séances, Jonathan Toews et Patrick Kane ont aidé les Blackhawks à voler vers le sommet.

Mais prenons ces exemples: de 1997 à 2008, les Red Wings ont gagné quatre coupes Stanley en n’ayant pas de choix plus hâtif que le 19e. Et Boston n’a eu que deux choix dans le top 10 depuis 10 ans, mais l’équipe peut se targuer d’excellents résultats, dont une coupe Stanley en 2011. Le club pourrait se classer dans le top 3 de la ligue pour les points cette saison.

Sans parler des Golden Knights de Las Vegas, en séries et au sommet de leur section avec un groupe assemblé de toutes pièces, à leur toute première saison.

Les Predators dominent la ligue et ils ont un seul joueur choisi dans les cinq premiers, Ryan Johansen, obtenu dans un échange avec Columbus. Aucun autre de leurs hockeyeurs n’a été choisi dans le top 10.

Le gardien Pekka Rinne lève son chapeau à la haute direction pour avoir façonné le club avec des échanges et du flair au repêchage. Les Predators comptent sur six joueurs choisis au quatrième tour ou plus tard.

«Nous n’avons jamais eu à rebâtir, dit Rinne. Pour un gars comme moi qui est là depuis longtemps, c’est plaisant. Nous n’avons pas eu à gaspiller des saisons. »

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