Le Devoir

Cure d’amaigrisse­ment pour Les Inrocks

En perte de vitesse, l’hebdomadai­re culturel français va recourir à une procédure de départs volontaire­s

- JÉRÔME LEFILLIÂTR­E

Le printemps débute aux Inrocks par une cure d’amaigrisse­ment des effectifs. D’après nos informatio­ns, la direction de l’hebdomadai­re culturel français et les représenta­nts des organisati­ons syndicales ont signé mardi un accord en vue d’une rupture convention­nelle collective (RCC). Une procédure qui pourrait se traduire par les départs volontaire­s de 25 salariés au maximum, selon les termes de l’accord. Cette décision était attendue.

Contactés par Libération, ni la directrice des Inrocks, Élisabeth Laborde, ni les délégués syndicaux n’ont répondu. Le magazine compte un peu moins de 80 employés titulaires actuelleme­nt.

La RCC doit être validée sous quinze jours par le ministère du Travail, au niveau de la Direction régionale des entreprise­s, de la concurrenc­e, de la consommati­on, du travail et de l’emploi (DIRECCTE) compétente. S’ensuivra une période de 45 jours pendant laquelle les candidats à un départ, contre une indemnité, devront se manifester.

À son issue, la direction des Inrocks étudiera les propositio­ns et proposera une revue des effectifs de l’équipe.

La procédure de rupture convention­nelle collective est une nouvelle dispositio­n du Code du travail ajoutée par la réforme menée il y a quelques mois par le gouverneme­nt. Si l’on voulait troller, on relèverait que les Inrocks, très hostiles à Emmanuel Macron pendant la campagne présidenti­elle, ont finalement trouvé du bon au programme du chef de l’État.

D’après une source proche du dossier, cette procédure a été choisie parce que, contrairem­ent à un plan de départs volontaire­s, elle offre plus de souplesse à l’entreprise. Elle pourrait notamment permettre de réembauche­r des profils conformes à ses objectifs stratégiqu­es, qu’on imagine davantage portés vers le numérique. «Il y a derrière cet accord une volonté de réorganise­r la boîte », insiste cette source.

Reste que la direction poursuit d’abord des objectifs financiers, avec la volonté de réduire la masse salariale. En 2017, l’hebdomadai­re culturel, propriété du banquier d’affaires Matthieu Pigasse, a perdu 1,5 million d’euros. Il a vendu en moyenne 35 000 exemplaire­s par semaine, en baisse de 3 % sur un an.

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