Dans la ville fantôme de Namie, une usine pour tourner la page
Namie,
ville du nord-est du Japon située à quelques kilomètres de la centrale de Fukushima, était il y a peu encore une zone interdite. Partiellement rouverte, elle a inauguré cette semaine sa première usine depuis le drame de mars 2011.
Le groupe japonais Nissan a décidé d’implanter là un site de recyclage des batteries de ses voitures électriques Leaf. Le bâtiment est sommaire et quasi vide et le nombre d’employés très modeste — dix seulement — mais c’est tout un symbole salué par Tamotsu Baba, le maire de cette cité portuaire meurtrie par le tsunami du 11 mars et l’accident nucléaire qui en a chassé les habitants. À ses côtés, le ministre de la Reconstruction Masayoshi Hoshino a aussi fait part de son enthousiasme à l’occasion d’une cérémonie organisée en début de semaine. « Sept ans ont passé, l’ordre d’évacuation a été levé » en mars 2017 dans cette partie de la commune « et nous travaillons dur » pour faire revenir les résidents, a-t-il déclaré.
En février, 516 habitants seulement vivaient à Namie, qui comptait avant la catastrophe environ 21 000 personnes dans ses registres et dont 80% du territoire reste interdit d’accès. « Il nous faut des infrastructures, des emplois, des écoles » , et cette usine « à la technologie de pointe », dont la construction a été financée aux deux tiers par le gouvernement central, participe à cet effort, s’est félicité M. Hoshino.
Nissan espère attirer « l’attention de l’étranger » et de nombreux visiteurs avec ce programme d’échange de batteries pour automobiles électriques, présenté comme unique au monde, qui débutera en mai au Japon avant une possible expansion à l’international. Si l’activité sera dans un premier temps limitée, Nissan voit grand, pariant sur l’essor annoncé des véhicules électriques, favorisé par des politiques publiques volontaristes et la crise du diesel.