Le Devoir

Les concession­s d’une conversion

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«Ça s’est bien passé, mais ouf, je ne sais pas si j’aurais l’énergie de le refaire. » Julie Vézina Sabourin fait allusion au laborieux processus traversé pour se convertir au judaïsme, avant d’embrasser la vie conjugale avec son mari. Non pas que ce fut là un sacrifice immense, mais la nouvelle maman n’en oublie pas moins les efforts qu’elle a consentis. « Une fois, c’est assez », dit-elle, un sourire dans la voix. Car la conversion prend parfois l’allure d’un acte d’abnégation. Après avoir adhéré au courant « orthodoxe moderne » — parmi d’autres, comme réformé, conservate­ur, massorti, etc. —, elle a dû adapter son mode de vie, à commencer par la base : manger casher. Les principes du jour du shabbat ont également dû être rigoureuse­ment obser vés, soit le repos, l’abstention de tout usage de l’électricit­é et de la voiture, pour ne nommer que ceux-ci.

En plus de célébrer les fêtes juives — dont le shabbat en famille « d’accueil » —, Julie Vézina Sabourin a dû commencer à fréquenter régulièrem­ent la synagogue sous le parrainage d’un rabbin, tout en suivant des cours offerts par le Tribunal rabbinique sur les rites et textes sacrés.

Un long processus

Une conversion peut durer plusieurs années, c’est le Baté dinim (tribunal) qui décide. « Pour moi, ç’a été environ deux ans. Un an et demi de formation, à raison d’un cours par semaine. Il faut que ce qu’on t’enseigne, tu le vives dans ta vie de tous les jours, a expliqué l’infirmière à l’Hôpital juif. Le rabbin te suit et t’observe, il doit faire un compte rendu. Ce côté-là est un peu dur. Tu te sens comme une élève qui passe un test. »

Et pour cause. Car il y a un examen final à passer. Une fois obtenue la réponse positive du tribunal rabbinique suit l’ultime étape, le Mikvé. Pendant ce rituel du bain, le ou la converti(e) est immergé(e) trois fois dans l’eau et doit réciter par coeur des bénédictio­ns. « Ça n’a pas été un immense sacrifice pour moi et ç’a bien été, on s’est fait plein d’amis. Mais il y a eu des moments plus difficiles. Disons que je suis contente de l’avoir fait. » Et après tout cela ? « David et moi on s’est mariés tout de suite à la fin de la conversion. Si tu es déjà en relation pendant le processus, tu dois te marier à la fin. Ça vient avec ! »

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR Julie Vézina Sabourin a vécu le laborieux processus pour se convertir au judaïsme, avant d’embrasser la vie conjugale avec son mari.

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