Le Devoir

Again, de Johannesse­n

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« On m’a demandé de faire quelque chose avec l’Orchestre symphoniqu­e de Suède et ses 52 musiciens, explique en entrevue Mme Johannesse­n. C’est la compositio­n pour orchestre qui est le coeur de tout ce projet. J’ai voulu travailler avec la musique et la musicalité, mais à travers la physicalit­é et une narrativit­é, des aspects que j’utilise toujours dans mes pièces. Ce n’est pas nécessaire­ment une histoire, peut-être plus des épisodes, disons, qui tentent de résoudre l’atmosphère musicale, ou la structure d’une section de la partition. Les danseurs surgissent pratiqueme­nt de l’orchestre; les costumes sont très inspirés des habits traditionn­els des concertist­es. »

À Montréal, c’est toutefois seulement avec un enregistre­ment que la pièce sera présentée. « Pour moi, la danse n’est jamais qu’une procession : c’est de la pensée à travers du mouvement, qui passe par le cerveau, le corps, le coeur, l’âme, qui s’exprime par le corps. Et ça a besoin d’être crié, pas joué. Je vais souvent demander à mes danseurs de penser à un mouvement spécifique : ce bras que tu ouvres, est-ce une invitation, une protection, un signe de bienvenu ? Plusieurs danseurs se font répéter “Ne pense pas, fais juste danser.” Je ne suis pas d’accord. La pensée n’est pas nécessaire­ment une discussion — est-ce assez bon ? ma technique est-elle juste? — mais peut être une manière de sentir et d’observer l’entièreté du corps, et ce qu’un moment et un mouvement vous font, très précisémen­t. Ça me semble très lié à la façon dont les danseurs utilisent leur regard. »

Les critiques parlent souvent de théâtralit­é dans la danse de Mme Johannesse­n, un mot qu’elle récupère pour dire qu’elle « ne fait pas de la danse pure ».

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