Contre l’intolérance
Au lieu d’entendre les mêmes discours sur notre «manque d’ouverture», la prétendue islamophobie et sur un racisme québécois qui serait systémique, je souhaiterais lire dans Le Devoir plus d’articles qui expliqueraient la nouvelle judéophobie qui prend ses racines dans l’islamisme radical.
Moi, ce qui m’inquiète aussi, c’est le climat d’intolérance envers les indépendantistes convaincus, par non seulement les fédéralistes mais aussi par ceux et celles qui se prétendent toujours souverainistes mais qui n’ont pas le courage d’en faire la promotion. Parallèlement aux nombreux articles concernant la crise au Bloc québécois, qui prenaient parfois l’allure d’une véritable campagne pour discréditer la militante Martine Ouellet, considérée par certains analystes comme une quasi-mésadaptée sociale toxique, j’étais aussi heureux de lire l’intéressant texte de Sébastien Ricard dans Le Devoir, un des rares à aller à contre-courant et à oser prendre la parole dans cette crise aux racines profondes. Je partage l’analyse de Lysianne Gagnon dans La Presse où elle se demande «pourquoi tout ce mépris pour Martine Ouellet?» et ceux qui ne se résignent pas au statu quo constitutionnel et qui veulent continuer le nécessaire combat pour notre indépendance, même si les conditions ne sont pas actuellement favorables.
Après le traitement des indépendantistes de «purs et durs», la prochaine étape sera-t-elle de les traiter de mésadaptés sociaux? Martine Ouellet a toute mon admiration face à tous ceux qui ont honte d’afficher leurs couleurs indépendantistes en dehors des périodes électorales. Au nom de la rentabilité électorale, faut-il oublier nos convictions ?
Robert Comeau, historien
Le 29 mars 2018