Le Devoir

Un survenant solidaire dans Rosemont

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Ainsi donc, les jeux sont faits: l’ex-chroniqueu­r de La Presse Vincent Marissal sera candidat de Québec solidaire dans la circonscri­ption de Rosemont, où il affrontera le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée. Au-delà de la liberté, ô combien légitime, de se présenter là où il veut et dont il ne se prive manifestem­ent pas, on peut se demander quelle stratégie tordue pousse ainsi Vincent Marissal à poser un tel geste, vu a priori comme totalement improducti­f.

Car totalement improducti­f il est: au mieux, s’il remporte la victoire on octobre prochain, cela aura pour effet de remplacer un député indépendan­tiste par un autre en changeant «quatre trente cennes pour une piasse». En fait, ce n’est pas ça: on remplace le chef d’un parti indépendan­tiste par un député indépendan­t d’arrière-ban (car, avec une poignée de députés élus, QS n’est pas reconnu en Chambre comme parti) en décapitant une formation adverse qui aurait pu être un allié potentiel. Ça, c’est au mieux; au pire, cette candidatur­e va diviser le vote indépendan­tiste et laisser passer un candidat fédéralist­e, que ce soit celui du PLQ ou de la CAQ.

On est en droit de se demander où mène cette stratégie stérile et, au final, rien de moins que suicidaire. Quel est l’objectif de QS en présentant une telle candidatur­e? À quoi cette dernière sert-elle au juste? Certaineme­nt pas à battre le parti au pouvoir sortant. Cela sent davantage le règlement de comptes et la détestatio­n du compagnon d’armes déchu. Pendant que le PLQ et la CAQ se disputent le pouvoir, les indépendan­tistes sont en pleine guerre civile et offrent aux électeurs un side-show navrant. Il y a de quoi célébrer au PLQ! Jean-Charles Morin

Le 30 mars 2018

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