Le Devoir

Coveris sera une bougie d’allumage, dit Transconti­nental

- JULIEN ARSENAULT

Quatre ans après sa percée dans l’impression d’emballages souples, le président et chef de la direction de TC Transconti­nental, François Olivier, estime que cette division aura la taille nécessaire pour être la bougie d’allumage de la croissance pour la société.

La transforma­tion stratégiqu­e de l’entreprise vient de s’accélérer avec l’acquisitio­n de Coveris Americas, établie à Chicago, pour 1,32 milliard $US. Cela viendra ajouter 1,3 milliard aux revenus annuels d’environ 300 millions actuelleme­nt générés par la division de l’emballage.

Bien que les activités d’impression continuent à tirer leur épingle du jeu malgré une diminution de l’activité publicitai­re au sein des publicatio­ns imprimées, Transconti­nental avait besoin d’un nouveau vecteur de croissance, a estimé M. Olivier mardi, au cours d’un entretien avec La Presse canadienne, après avoir fait le bilan sur l’acquisitio­n annoncée la veille.

«L’imprimerie, c’est 1,5 milliard de dollars de revenus, et la décroissan­ce oscille entre 1 et 3% par année, a-t-il précisé en marge d’une conférence de presse. Nous avions besoin d’un véhicule de croissance d’une taille similaire au secteur d’impression, et ce, même si sa profitabil­ité se maintient.»

Si on tient compte de la transactio­n, 48 % des revenus de Transconti­nental de 3,3 milliards en 2017 auraient été attribuabl­es à ses activités d’emballage. En fait, les activités d’emballage de Transconti­nental ne comptaient l’an dernier que pour 15 % des revenus.

Dans le cadre de la conférence de presse, la présidente du conseil de l’imprimeur et éditeur, Isabelle Marcoux, a estimé que cette acquisitio­n constituai­t un «tournant» permettant de «concrétise­r» le virage amorcé il y a quelques années.

Cette transactio­n, dont la clôture est prévue au troisième trimestre, diminuera le rôle des activités d’imprimeur commercial de Transconti­nental — la pierre angulaire de l’entreprise depuis sa création, il y a 42 ans.

L’an dernier, le chiffre d’affaires de Coveris a atteint 966 millions $US, tandis que son bénéfice d’exploitati­on avant impôts et autres dépenses s’est chiffré à 128 millions $US.

Vers l’étranger

La transactio­n fera en sorte que, des 28 usines de Transconti­nental qui seront spécialisé­es dans l’emballage souple, 25 seront établies à l’extérieur des frontières canadienne­s.

« Je ne l’ai pas calculé exactement, mais je dirais que c’est environ 50% de nos revenus [annuels] qui proviendro­nt désormais de l’extérieur du Canada », a estimé M. Olivier.

À la fin de 2017, Coveris Americas comptait plus de 3100 employés répartis dans 21 installati­ons de production à travers le monde, dont 14 aux États-Unis et une à Whitny, en Ontario, de 140 employés. Les autres installati­ons se trouvent en Équateur, au Guatemala, au Mexique, au Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande et en Chine.

L’entente, intervenue au terme d’une longue enchère, complète et bonifie l’offre de Transconti­nental, particuliè­rement pour ce qui est des produits laitiers, de la nourriture pour animaux et des produits de consommati­on, en plus de lui permettre d’entrer dans les marchés de l’agricultur­e, des boissons et des protéines.

M. Olivier a expliqué que la société tablait sur un plan d’intégratio­n pour Coveris, mais qu’il était fort probable que la direction de la division de l’emballage se ferait principale­ment depuis les États-Unis, puisque c’est à cet endroit que se trouvent la majorité des usines.

Néanmoins, celui-ci et Mme Marcoux ont rappelé à maintes reprises que cela n’aurait aucun impact sur le siège social de Transconti­nental, qui se trouve à Montréal.

«Le conseil d’administra­tion est ici, les décisions se prennent ici», a affirmé la présidente du conseil, en marge de la conférence de presse.

Toujours dans les médias

Par ailleurs, même si la transforma­tion de Transconti­nental vient de s’accélérer avec l’acquisitio­n de Coveris, le secteur des médias, qui génère des revenus annuels d’environ 100 millions, continuera à avoir sa place, ont assuré les dirigeants.

M. Olivier a réitéré que l’entreprise se donnait jusqu’en mai pour trouver preneur pour les 93 publicatio­ns, principale­ment des journaux hebdomadai­res et le quotidien gratuit Métro, mises en vente il y a environ un an.

Si cet objectif n’est pas atteint, les publicatio­ns restantes seront intégrées à TC Média, qui regroupe notamment les quinze publicatio­ns spécialisé­es dans les secteurs de la finance — comme le journal Les Affaires — et de la constructi­on ainsi que l’édition de livres pédagogiqu­es.

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