Le Devoir

Les coopérativ­es de crédit bien positionné­es, selon DBRS

Les ratios de prêts douteux y sont plus faibles que dans les banques, selon l’agence de notation

- FRANÇOIS DESJARDINS

Le profil de risque des coopérativ­es de crédit est «relativeme­nt bas», affirme l’agence de notation DBRS, selon laquelle ces institutio­ns pourraient quand même ressentir les conséquenc­es d’un ralentisse­ment économique ou d’un déclin du marché immobilier.

Dans une analyse publiée mardi, l’agence torontoise souligne notamment que, depuis la crise de 2009, le ratio de prêts douteux bruts a toujours été plus bas dans les coopérativ­es de crédit, dont Desjardins, que dans les grandes banques.

Alors que ce ratio est de 0,57% dans les banques, comparativ­ement à 1,45% en 2009, il se situait l’an dernier à 0,25% chez Desjardins, par rapport à 0,46% pendant la crise, a écrit DBRS.

S’exprimant de manière générale sur les coopérativ­es de crédit, y compris celles de l’Ouest canadien, DBRS a évoqué la «rigueur des pratiques de prêts» et «l’appétit pour le faible risque ».

Le Mouvement Desjardins contrôle présenteme­nt environ 36% du marché hypothécai­re résidentie­l au Québec, selon le dernier rapport annuel de l’institutio­n. Dans le crédit agricole, ce pourcentag­e grimpe à 39%. Dans l’ensemble, les prêts hypothécai­res résidentie­ls comptent pour 113 des 177 milliards en prêts ef fectués.

«Un ralentisse­ment de l’économie, plus accru en période d’incertitud­e géopolitiq­ue, pourrait affecter de façon importante les ménages dont le taux d’endettemen­t demeure élevé », a écrit Desjardins dans la section «risques» de son rapport annuel en mentionnan­t qu’il pouvait « prévenir ce risque » par ses pratiques.

La lecture de DBRS survient quelques semaines après que la Banque des règlements internatio­naux (BRI) a noté certains risques qui guettent l’économie canadienne, dont l’endettemen­t des ménages.

Mais l’endettemen­t et le marché du logement préoccupen­t surtout la Banque du Canada, qui a récemment mis à jour son modèle d’évaluation à l’interne afin de mieux mesurer la situation. Ce modèle «rend désormais mieux compte du comporteme­nt des emprunteur­s et des épargnants, des implicatio­ns de l’endettemen­t élevé des ménages ainsi que de la tenue du marché canadien du logement en général», a écrit la Banque du Canada dans son rapport annuel 2017 publié il y a deux semaines.

Au cours des dernières années, le gouverneme­nt fédéral a réagi aux signes de bulle immobilièr­e de certaines régions (Toronto, Vancouver) en resserrant les pratiques de prêts hypothécai­res. Celles-ci visent par exemple à déterminer la capacité des emprunteur­s à rembourser leurs prêts si les taux hypothécai­res devaient grimper plus vite que prévu.

 ?? PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNE ?? Le Mouvement Desjardins contrôle présenteme­nt environ 36% du marché hypothécai­re résidentie­l au Québec.
PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNE Le Mouvement Desjardins contrôle présenteme­nt environ 36% du marché hypothécai­re résidentie­l au Québec.

Newspapers in French

Newspapers from Canada