Le Devoir

Cambridge Analytica a accédé aux données de 87 millions d’utilisateu­rs de Facebook

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Mark Zuckerberg a assuré mercredi qu’il était toujours la bonne personne pour diriger Facebook, peu après avoir révélé que Cambridge Analytica avait eu accès aux données personnell­es de 87 millions de personnes, dont plus de 620 000 Canadiens.

Depuis le début du scandale qui a éclaté le mois dernier, il était plutôt question du détourneme­nt de renseignem­ents personnels de 50 millions d’Américains par la firme britanniqu­e, à des fins politiques.

« Je pense que nous aurions dû mieux faire depuis longtemps », a reconnu Mark Zuckerberg lors d’une conférence téléphoniq­ue avec des journalist­es. Il a aussi promis qu’il irait s’expliquer en personne le 11 avril devant des parlementa­ires américains.

Plus tôt dans la journée, le réseau social avait d’ailleurs annoncé de nouvelles mesures pour rendre les paramètres de confidenti­alité plus clairs et limiter le partage de données personnell­es.

«Il est important de montrer aux gens noir sur blanc comment fonctionne­nt nos produits, c’est l’une des façons qui permettent aux gens de prendre des décisions éclairées à propos de leur vie privée», a écrit Facebook sur son site.

Pas de nouveaux paramètres, mais des outils plus faciles à utiliser et expliqués «dans une langue plus facile à lire», voilà ce que promet le réseau social.

Les données personnell­es sont au coeur du modèle économique de Facebook, tout comme Twitter ou Google, car elles permettent de cibler au plus près des contenus publicitai­res, d’ordre commerciau­x ou politiques.

C’est par l’entremise d’un questionna­ire psychologi­que auquel ont répondu 270 000 personnes que les données de 87 millions de leurs amis ont été récupérées par Cambridge Analytica en 2014.

La société britanniqu­e a pu ainsi se constituer une précieuse base de données avant d’être embauchée par l’équipe de campagne du président Donald Trump.

Depuis ces révélation­s, qui font l’objet d’enquêtes et de plaintes des deux côtés de l’Atlantique, le groupe enchaîne communiqué­s et interviews pour redorer son image, fortement ébranlée par le scandale.

Le Canada aussi visé

Dans une déclaratio­n publiée mercredi, Facebook a affirmé que les données de 622 161 utilisateu­rs du réseau social au Canada avaient été obtenues par Cambridge Analytica.

Le mois dernier, le commissair­e à la vie privée du pays a lancé une enquête afin de déterminer si Facebook avait respecté les lois fédérales sur la vie privée encadrant les entreprise­s privées.

Le ministère des Institutio­ns démocratiq­ues a aussi dit être disposé à raffermir les lois fédérales sur la protection de la vie privée, qui ne s’appliquent pas actuelleme­nt aux partis politiques.

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