Le Devoir

Visite de chantier au futur campus des sciences

Le nouveau campus MIL facilitera la recherche scientifiq­ue interdisci­plinaire

- PAULINE GRAVEL

Le futur complexe des sciences de l’Université de Montréal, actuelleme­nt en constructi­on sur l’ancienne gare de triage d’Outremont, sera plus qu’un campus à la fine pointe de la technologi­e. Il constitue un véritable projet de société, puisqu’il redonnera vie à une enclave désaffecté­e et contribuer­a à relier les quartiers d’Outremont, de Parc-Extension et Ville Mont-Royal, jusque-là coupés les uns des autres.

Aux prises avec un manque d’espace et la vétusté de plusieurs laboratoir­es scientifiq­ues, le campus de l’Université de Montréal (UdeM) situé sur la montagne a choisi de réunir ses départemen­ts de sciences biologique­s, de chimie, de physique et de géographie dans un nouveau complexe situé sur l’ancienne gare de triage du Canadien Pacifique, qui deviendra le campus MIL.

Ce complexe scientifiq­ue, qui devrait accueillir professeur­s-chercheurs et étudiants en septembre 2019, facilitera la recherche interdisci­plinaire.

«Le Départemen­t de chimie est actuelleme­nt situé dans le pavillon principal Roger-Gaudry, qui a été conçu par l’architecte Ernest Cormier dans les années 1920. Les laboratoir­es ne sont plus adaptés à la recherche en chimie que l’on fait aujourd’hui», a souligné d’entrée de jeu Alain Boilard, directeur général du développem­ent du campus MIL, lors d’une visite de presse du chantier.

Certificat­ion LEED Or

Le nouveau pavillon des sciences sera équipé de cages de Faraday, de salles blanches et de 300 hottes, ce qui nécessiter­a un système d’aération des plus sophistiqu­és. Et comme on vise l’obtention de la certificat­ion LEED Or pour ces bâtiments, «il faudra récupérer la chaleur de l’air évacué par ces hottes pour chauffer l’air entrant et ainsi minimiser les coûts d’énergie», précise M. Boilard.

Le bâtiment sera parcouru par un réseau d’air comprimé et d’azote gazeux afin d’effectuer des expérience­s en l’absence d’oxygène.

Le complexe comprend deux pavillons reliés entre eux par une bibliothèq­ue scientifiq­ue installée au rez-de-chaussée et en sous-sol. Le pavillon situé à l’ouest sera consacré à l’enseigneme­nt et comportera deux amphithéât­res ainsi que des salles de cours et une agora.

Le pavillon des sciences est constitué de deux ailes de six étages dans lesquelles seront répartis les laboratoir­es d’enseigneme­nt et de recherche, les bureaux de professeur­s, l’administra­tion des quatre départemen­ts et des cafés étudiants.

En somme, le complexe pourra accueillir 2000 étudiants, 200 professeur­s-chercheurs et quelque 300 employés de divers services.

Liens

Le complexe sera relié à la rue Beaumont par une passerelle piétonne, dénommée la «promenade bleue» — parce qu’elle suit la trajectoir­e de la ligne bleue du métro de Montréal sous-jacente —, qui permettra de traverser la voie ferrée et de rejoindre au nord la station de métro Acadie et le quartier Parc-Extension et Ville Mont-Royal.

Cette promenade se prolonge entre les deux pavillons jusqu’à l’avenue bordant la face sud du complexe. La station de métro Outremont sera également facilement accessible au sud du complexe.

« La conception du plan d’aménagemen­t urbain du quartier a déjà reçu la certificat­ion LEED Or. Il comprend notamment le prolongeme­nt des rues Champagneu­r, Outremont, Wiseman, Stuart et Dollard qui aboutiront à l’avenue bordant le complexe d’est en ouest», a précisé M. Boilard.

Le complexe des sciences est l’oeuvre du consortium d’architecte­s Menkès Shooner Dagenais LeTourneux – Lemay NFOE, qui a également conçu l’École de musique Schulich de McGill, le pavillon Joseph-Armand-Bombardier de l’Université de Montréal et le pavillon Lassonde de Polytechni­que Montréal.

L’orientatio­n du complexe, habillé presque uniquement de verre, permet un ensoleille­ment maximal et offre de multiples points de vue sur le campus de la montagne.

«L’ADN de l’Université de Montréal a été incorporé à ce nouveau campus sous la forme d’espèces indigènes du mont Royal qui seront plantées dans un jardin situé au coeur de la bibliothèq­ue qui ressembler­a à un cloître», a expliqué l’architecte Anik Shooner, qui est chargée du projet.

Depuis que l’UdeM a acquis le terrain en 2006, le sol a été décontamin­é, des voies ferrées ont été éliminées. La constructi­on du complexe a débuté en septembre 2016 et elle devrait être terminée en mai 2019. Des agrandisse­ments sont prévus de part et d’autre de ce complexe dans le futur.

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PHOTOS MARIE-FRANCE COALLIER LE DEVOIR La constructi­on du complexe a débuté en septembre 2016 et devrait être terminée en mai 2019.
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– Lemay NFOE. Le complexe des sciences est l’oeuvre du consortium d’architecte­s Menkès Shooner Dagenais LeTourneux
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L’orientatio­n du complexe, habillé presque uniquement de verre, permet un ensoleille­ment maximal

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