Le Devoir

Québec veut prioriser une alimentati­on locale et plus saine

- ALEXANDRE SHIELDS

Le gouverneme­nt Couillard dévoilera vendredi matin les détails de sa politique bioaliment­aire, une stratégie qui doit notamment permettre de bonifier l’offre alimentair­e québécoise, mais aussi d’améliorer les pratiques de l’industrie. Pour mettre en oeuvre cette politique, Québec a d’ailleurs inscrit des investisse­ments de 349 millions de dollars dans le plus récent budget provincial.

Preuve de l’importance accordée au dévoilemen­t de cette «Politique bioaliment­aire gouverneme­ntale 2018-2025», le premier ministre Philippe Couillard sera accompagné de trois de ses ministres pour l’occasion, dont le ministre de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on, Laurent Lessard, et la ministre de l’Environnem­ent, Isabelle Melançon.

À quelques mois des élections, le gouverneme­nt souhaite donc démontrer que le secteur de la production, mais aussi celui de la transforma­tion et de la distributi­on alimentair­e doivent répondre davantage aux «attentes de consommate­urs», mais aussi s’orienter vers un développem­ent « durable ».

Axes d’interventi­on

Le plus récent budget du ministre des Finances, Carlos Leitão, contenait d’ailleurs un fascicule qui présentait le secteur bioaliment­aire comme «une priorité économique et une occasion d’améliorer la santé des Québécois ».

Le gouverneme­nt a du même coup promis des investisse­ments de 348,7 millions de dollars sur cinq ans, et ce, pour la mise en oeuvre d’initiative­s liées à cette politique bioaliment­aire. Ces initiative­s s’articulent autour de six «axes d’interventi­ons».

On prévoit ainsi 180 millions pour «accroître l’investisse­ment en production et en transforma­tion», dont 100 millions uniquement pour appuyer les entreprise­s et leur permettre de «répondre aux normes en matière de bienêtre animal et d’efficacité énergétiqu­e». Et dans le domaine de l’améliorati­on du «bien-être animal», les besoins d’investisse­ment des entreprise­s sont «grands», reconnaît le gouverneme­nt.

Offre alimentair­e

Une enveloppe de 75 millions de dollars est aussi prévue pour la «transforma­tion alimentair­e», un montant de 63 millions doit permettre de « dynamiser » l’industrie bioaliment­aire régionale et une enveloppe de 29 millions servira notamment pour des projets de recherche, par exemple en partenaria­t avec les université­s.

Québec promet en outre de «favoriser une offre alimentair­e québécoise plus saine et locale», à travers des investisse­ments de 53,9 millions sur cinq ans.

Une enveloppe de 10 millions est prévue pour la promotion des aliments d’ici, en plus d’un montant de 15 millions pour le développem­ent de marchés hors Québec.

Par ailleurs, dans la foulée du «Sommet sur l’alimentati­on» tenu en novembre dernier, le gouverneme­nt a déterminé sept «cibles» à atteindre à l’horizon 2025.

Il est notamment question d’augmenter les exportatio­ns bioaliment­aires du Québec, de bonifier le contenu «québécois » dans les produits vendus ici, de doubler la superficie en production biologique et de hausser la part des entreprise­s agricoles «ayant implanté des pratiques durables ».

Une enveloppe de 10 millions est prévue pour la promotion des aliments d’ici

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