Justin Trudeau cite la GRC en exemple
Philippe Couillard évite de se mêler du débat
L’ouverture de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) aux signes religieux est un «atout», selon le premier ministre Justin Trudeau, qui laisse toutefois le Service de police de Montréal prendre ses propres décisions à ce sujet.
«Ça fait des années que la GRC permet ça, et ça permet d’avoir une force policière qui ressemble un peu plus à la communauté qu’elle sert. C’est un atout, je crois, pour la GRC», a déclaré M. Trudeau en marge d’une réunion préparatoire du G7 à Québec.
Quant à savoir si le SPVM devrait faire de même, la décision lui appartient, a précisé M. Trudeau.
Mercredi, le conseiller de l’arrondissement de Snowdon Marvin Rotrand avait réclamé que Montréal s’inspire d’autres grandes villes canadiennes comme Toronto et Vancouver pour permettre le port du turban et du hidjab par les agents de police. Une proposition reçue avec beaucoup d’ouverture par la mairesse de la ville, Valérie Plante.
«La question est close», dit Couillard
Invité lui aussi à réagir jeudi matin, le premier ministre Philippe Couillard n’a pas voulu prendre position. «Le meilleur endroit où ces décisions se prennent, c’est au niveau de la police et des municipalités. Je vois que Mme Plante et son chef sont là-dessus. J’ai entièrement confiance en eux. »
Le projet de loi 62 adopté l’an dernier par son gouvernement interdisait le port de signes religieux empêchant que les services soient fournis à visage découvert. Une mesure ayant pour effet d’interdire le niqab, par exemple, mais pas le hidjab ou le turban.
«On a agi sur cette question-là comme on a dit qu’on le ferait. En ce qui nous concerne, la question est close. Il reste juste les guides des applications des accommodements», a précisé M. Couillard.
En 2008, la commission Bouchard-Taylor avait préconisé l’interdiction des signes religieux par les représentants de l’État ayant un pouvoir de coercition, comme les juges et les policiers.
En attendant, le SPVM n’a reçu aucune demande de son personnel à cet effet, a signalé à QMI son porte-parole, Ian Lafrenière.
Tout en disant regarder ce qui se fait ailleurs pour s’en inspirer, le SPVM a ses propres façons de faire, a-t-il ajouté.
«Quand on se compare avec Toronto, Calgary et Edmonton, ils ont un bassin de recrutement qui est beaucoup plus large que le nôtre. Ici, en partant, les gens doivent parler français, alors il y a des gens qui vont être moins portés à travailler à Montréal, qui vont peut-être aller travailler ailleurs», a-t-il soutenu.