Le Devoir

Pas de journalist­es dans la caravane de Doug Ford

- PAOLA LORIGGIO à Toronto

Contrairem­ent aux coutumes électorale­s, les journalist­es ne seront pas de la caravane de campagne du nouveau chef progressis­teconserva­teur de l’Ontario, Doug Ford, ce printemps.

L’équipe de Doug Ford a annoncé mercredi que la campagne du chef conservate­ur ne serait pas suivie au jour le jour par un autocar de médias, comme c’est la coutume.

Des observateu­rs de la scène politique croient que les conservate­urs veulent ainsi éviter que leur chef, un néophyte sur la scène provincial­e, soit exposé aux nombreuses «pelures de banane» d’une campagne électorale suivie pas à pas, alors que les chefs des deux autres principaux partis sont aguerris à ce genre de pièges.

La porte-parole Melissa Lantsman a expliqué que les activités de campagne seraient diffusées en ligne et que l’itinéraire de M. Ford serait accessible aux médias qui voudront couvrir l’événement. Elle soutient que les médias couvrent de plus en plus les événements depuis leur bureau, grâce aux diffusions en ligne.

Ces diffusions ne permettent toutefois pas aux journalist­es de poser des questions, comme ils le font plusieurs fois par jour en campagne électorale, lorsqu’ils suivent le chef d’étape en étape.

Les entreprise­s médiatique­s déboursent des milliers de dollars pour louer des places à bord de l’autocar des médias, voire de l’avion nolisé pour atteindre les régions éloignées. Les journalist­es paient aussi bien sûr leurs repas et leurs nuitées à l’hôtel.

Ces tentatives de «contrôle du message » ne sont pas nouvelles, rappelle Tamara Small, professeur­e de sciences politiques à l’Université de Guelph. Les conservate­urs fédéraux de Stephen Harper avaient imposé une limite de cinq questions lors des conférence­s de presse.

Plus récemment, les libéraux fédéraux ont inondé les journaux du pays avec des photos prises par le photograph­e officiel du premier ministre Justin Trudeau.

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