Panique péquiste
Je ne suis pas convaincu que Vincent Marissal soit un «anti-péquiste et fédéraliste» parce qu’il a l’intention de se présenter contre le chef du PQ, Jean-François Lisée, comme l’affirme Sylvio LeBlanc dans sa lettre parue le 5 avril dans Le Devoir. En plus, il affirme que «QS a déclaré la guerre au Parti québécois.» La veille, dans une autre lettre signée par Jean-Charles Morin, on peut lire que «les indépendantistes sont en pleine guerre civile.» On dirait que ça se confirme: le vent de panique chez les péquistes semble être à son comble et, pour certains, le bouc-émissaire est devenu QS. Curieusement, je n’ai pas senti pareille fureur envers la CAQ lors de la présentation de la caquiste mairesse de Pointe-auxTrembles contre Jean-Martin Aussant.
Avec la déconfiture du Bloc à Ottawa, avec le PQ-comme-unique-alternative-auxlibéraux qui n’aboutit à peu près jamais depuis une quinzaine d’années, avec le référendum reporté aux calendes grecques, la rhétorique du PQ ne porte plus. Et le ressociété. ponsable n’est pas QS. Le PQ a-t-il la capacité de donner un coup de barre? Ce serait bien étonnant.
Cette hargne à l’endroit de QS démontre une incompréhension totale. QS affirme qu’il est indépendantiste et, de ce fait, il semble être un concurrent direct sur le même terrain de jeu. La grande différence tient davantage au fait que la direction du PQ est passée à un discours de plus en plus teinté de caquisme. Ça passe peut-être mieux dans les banlieues ou les régions, mais moins bien à Montréal et, particulièrement moins encore dans Rosemont. Selon moi, la question de l’indépendance n’est pas le grand sujet de controverse, mais l’avancée des luttes sociales et écologiques, oui. Sur ces questions, les deux formations dites indépendantistes ont des divergences notables. C’est comme si QS donnait mauvaise conscience au PQ dit progressiste.
Je ne connais pas bien Vincent Marissal, mais l’onde de choc que provoque sa candidature chez les péquistes, y compris chez le chef, démontre à quel point la faible proposition politique du PQ devrait tristement le conduire, selon toute vraisemblance, à la déroute. Et, de surcroît, mener à la victoire d’un parti de droite fédéraliste. Cela forcera sans doute la formation à effectuer un véritable rebrassage de cartes. Une victoire du PQ, devenu «impur et mou», est bien peu probable dans le contexte actuel. Et le discours guerrier contre QS n’y changera rien. Fernand Doutre
Montréal, le 5 avril 2018