Le Québec souffrirait d’une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine
« Il ne faut pas penser que c’est loin de nous », dit Philippe Couillard
Le Québec souffrirait d’une guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, estime le premier ministre Philippe Couillard.
En point de presse jeudi, il a appelé à ne pas sous-estimer les effets d’un conflit qui se profile actuellement entre les deux géants. Il faisait ainsi écho aux propos de la ministre fédérale Chrystia Freeland, qui y voit une menace aussi pour le Canada.
« Il ne faut pas penser que c’est loin de nous », a dit M. Couillard en marge d’une rencontre de gens d’affaires du G7 à l’hôtel Château Frontenac, à Québec.
«Une guerre commerciale de cette ampleur va forcément avoir des impacts sur notre économie », a-t-il poursuivi.
M. Couillard a soutenu qu’on en est encore au prélude, « la période où chacun montre ses armes», mais il espère que cela ne va pas s’envenimer.
« Toute instabilité ou tout rétrécissement des marchés a des effets négatifs sur une économie basée sur l’exportation, comme celle du Québec», a expliqué le premier ministre, sans préciser quels secteurs en particulier pourraient être touchés.
Il s’en est remis au bon sens des dirigeants américains et chinois. «On va espérer que les gens reviennent à leurs sens», at-il conclu.
Mercredi, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a affirmé que l’ordre économique mondial mis en place après la Deuxième Guerre mondiale subissait sa pire menace.
Les États-Unis menacent d’imposer des droits de douane à 106 importations chinoises. Pékin a réagi en publiant une liste de biens américains, évalués à 50 milliards $US, qui pourraient être visés par des tarifs douaniers.
Au cours des dernières semaines, le gouvernement québécois a aussi indiqué qu’il reste très attentif aux négociations portant sur le renouvellement de l’ALENA, qui semblent tirer à leur fin. Dans son récent budget, Québec ne prévoit aucunement sa disparition, mais a estimé qu’un tel revirement aurait un impact significatif sur l’économie québécoise. Cet effet négatif serait de 0,5% sur l’économie, avec un recul de 1,2% des exportations.
Le marché américain est la première destination des exportations québécoises, a indiqué le budget déposé le 27 mars. Or cette économie américaine se trouve en fin de cycle, et son évolution intéresse au plus haut point le ministère des Finances. «Plus précisément, le cycle économique du Québec, comme celui du Canada, est fortement lié à celui des États-Unis. Or, le cycle économique américain est mature, alors que l’économie américaine sera en croissance pour une neuvième année de suite en 2018», pouvait-on lire dans le budget.
Le premier ministre s’en remet au bon sens des dirigeants américains et chinois