Le Devoir

Les investisse­ments migrent vers les États-Unis, selon le patron de BMO

Il s’agirait d’un effet de la réforme fiscale américaine

- ARMINA LIGAYA à Toronto

Le grand patron de la Banque de Montréal dit observer une migration de l’investisse­ment du Canada vers les États-Unis, dans la foulée de la réforme fiscale adoptée par les Américains et d’autres facteurs.

Le chef de la direction, Darryl White, a indiqué aux journalist­es, en marge de l’assemblée annuelle des actionnair­es de la banque, que ce mouvement n’était pas «profond» pour l’instant.

«Nous observons, en temps réel, les premiers stades de la décision d’investir aux ÉtatsUnis avant de le faire au Canada, pour certains de nos consommate­urs», a-t-il affirmé.

Cette migration des capitaux est attribuabl­e à divers facteurs, incluant la récente réforme fiscale du président américain, Donald Trump, a-til précisé.

Ottawa est soumis à une certaine pression depuis l’entrée en vigueur d’importants changement­s aux impôts américains. Ceux-ci comprennen­t notamment une baisse du taux d’imposition des entreprise­s, qui est passé de 35 à 21% au début de l’année.

Le chef de la direction de la Banque Royale, Dave McKay, a récemment indiqué qu’un exode «significat­if» de l’investisse­ment vers les États-Unis était en cours, particuliè­rement dans les secteurs de l’énergie et de la technologi­e verte. M. McKay a du même souffle exhorté le gouverneme­nt fédéral à intervenir pour endiguer ce flux.

Quant à M. White, il a aussi commenté les négociatio­ns en cours au sujet de l’Accord de

« Nous observons, en temps réel, les premiers stades de la décision d’investir aux États-Unis avant de le faire au Canada, pour

» certains de nos consommate­urs Darryl White, chef de la direction de BMO

libre-échange nord-américain (ALENA).

Il a indiqué aux actionnair­es, dans son mot d’accueil, que la Banque de Montréal avait «bon espoir» que la «relation commercial­e équilibrée et prospère» entre les pays se reflète dans une «conclusion positive ».

Les activités américaine­s de la Banque de Montréal représente­nt plus de 25% de ses profits totaux, qui continuent à croître plus rapidement que les autres divisions de l’institutio­n, a souligné M. White.

Elles ont contribué aux bénéfices de 2017 à hauteur de 1,43 milliard, et la division américaine a affiché une croissance composée annuelle de ses profits de 12% au cours des deux dernières années.

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