Le Devoir

Stroll perd patience envers Villeneuve

- ALEXANDRE GEOFFRION-MCINNIS

On croyait que la hache de guerre était enterrée entre Lance Stroll et Jacques Villeneuve. Or, il semble qu’il n’en soit rien.

Jeudi, à l’occasion d’une rencontre avec les membres des médias à la veille des essais libres du Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn, le pilote originaire de Mont-Tremblant est revenu sur les commentair­es de l’ex-champion du monde de F1 — qu’il n’a visiblemen­t toujours pas digérés.

Un journalist­e a rappelé au principal intéressé que Villeneuve avait déclaré à la chaîne Sky Italia, quelques jours avant le Grand Prix d’Australie, que le pilote d’essai chez Williams, Robert Kubica, aurait été tenté d’adapter la voiture FW41 à son style de pilotage au détriment des titulaires — c’est-à-dire Stroll et le Russe Sergey Sirotkin. Le Québécois a terminé 14e en Australie, tandis que Sirotkin a été contraint à l’abandon.

«Je ne suis pas au courant de cette histoire. Je n’ai pas lu ses commentair­es, donc je ne peux pas commenter», a-t-il d’abord répondu sèchement.

Lorsque le journalist­e est revenu à la charge, Stroll n’a pu s’empêcher de répondre franchemen­t.

«Il [Jacques] avait déclaré l’an dernier que j’étais la pire recrue en F1, et la dernière fois que j’ai vérifié, j’avais réussi un podium, je m’étais élancé de la première ligne sur la grille de départ [en Italie] et j’avais amassé 40 points de classement, soit 3 de moins que mon coéquipier qui comptait 16 saisons d’expérience. Je n’écoute donc plus ce que Jacques a à dire. J’ai beaucoup d’autres priorités sur ma liste avant d’arriver à lui », a-t-il ajouté.

Manque de vitesse

Ceci étant dit, Stroll est bien conscient qu’il ne dispose pas de la meilleure voiture du plateau en ce début de saison.

«La saison a commencé en Australie, mais nous savions déjà après les tests à Barcelone que le début de la saison serait difficile, a admis Stroll. Il s’agit d’aborder le Grand Prix de Bahreïn dans le bon état d’esprit, et de connaître un bon départ dimanche afin de gagner rapidement des places au classement. »

Le pilote âgé de 19 ans, qui en est à sa deuxième saison en F1, a reconnu qu’il était mécontent du rendement de la voiture, qui est, selon lui, très différente de celle de l’an dernier.

«Nous manquons de vitesse, particuliè­rement dans les longues lignes droites — c’était notre force l’an dernier —, mais sommes plus rapides dans les virages », a-t-il expliqué.

Stroll a ajouté qu’il devait travailler avec ses ingénieurs afin de régler certains problèmes de motricité qui l’ont ennuyé en Australie.

« Par exemple, dès le premier tour, j’ai éprouvé des problèmes à convertir mon moteur du mode départ à celui de course, ce qui m’a fait perdre beaucoup de puissance. J’étais alors en 13e position, je crois, et comme on le sait, on ne peut se permettre de telles erreurs à un moment aussi crucial. Je dois régler ça au plus vite.»

Il a du même coup avoué que la voiture était «impilotabl­e» à certains niveaux, «mais ce sont des enjeux dont je préfère discuter à l’interne avec les membres de l’équipe ».

Stroll tentera dimanche de faire mieux que l’an dernier sur le circuit internatio­nal de Sakhir, où il avait été contraint à l’abandon après être entré en collision avec Carlos Sainz, de l’écurie Toro Rosso, au 13e tour.

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