Washington sanctionne des oligarques russes proches du Kremlin
Accusé de faiblesse face à la Russie, le gouvernement américain de Donald Trump a annoncé vendredi pour la première fois des sanctions contre des «oligarques» proches de Vladimir Poutine, notamment pour les « attaques » de Moscou contre «les démocraties occidentales ».
En pleine résurgence d’un climat de guerre froide, l’ambassade de Russie à Washington a dénoncé des mesures «dirigées contre le peuple russe» et visant à «diviser la société russe». «Nous ne laisserons pas l’attaque actuelle ou n’importe quelle nouvelle attaque antirusse sans une réponse dure », a prévenu à Moscou le ministère russe des Affaires étrangères.
Ces sanctions sont parmi les plus sévères depuis l’arrivée à la Maison-Blanche, début 2017, du président républicain, incapable de réconcilier Américains et Russes malgré ses promesses, mais qui s’abstient toujours de critiquer frontalement son homologue russe.
Elles ont été prises sur la base d’une loi voulue par le Congrès pour punir la Russie notamment pour son ingérence dans les élections américaines de 2016, promulguée l’été dernier à contrecoeur par Donald Trump.
Les mesures punitives visent en tout 38 personnes et entreprises qui s’ajoutent aux 24 ciblées mi-mars en réponse à ces accusations d’ingérence électorale et à plusieurs cyberattaques. À l’époque, la décision américaine avait été jugée trop timorée par les démocrates.
Sept «oligarques» et douze entreprises qu’ils contrôlent font partie de la nouvelle liste et ne pourront plus faire affaire aux États-Unis ni avec des Américains. Parmi eux, Oleg Deripaska, propriétaire du géant de l’aluminium Rusal, Igor Rotenberg et Viktor Vekselberg, acteurs du secteur énergétique tout comme Kirill Chamalov, présenté comme le gendre du président Poutine.
«Les oligarques russes qui ne font pas partie de cette première liste doivent retenir leur souffle», estime Boris Zilberman du think tank conser vateur Foundation for Defense of Democracies (FDD).
Dix-sept «hauts responsables» russes sont aussi visés, dont des patrons d’entreprises publiques comme Alexeï Miller (Gazprom) ou Andreï Kostine (VTB, la deuxième
Ces sanctions sont parmi les plus sévères depuis l’arrivée à la Maison-Blanche, début 2017, du président républicain, incapable de réconcilier Américains et Russes
banque russe), mais aussi le ministre de l’Intérieur, Vladimir Kolokoltsev, et le secrétaire général du Conseil de sécurité, Nikolaï Patrouchev.
Plusieurs entreprises sont enfin sanctionnées, dont Rosoboronexport, chargée des exportations militaires, pour son soutien au régime syrien de Bachar al-Assad. Le conglomérat Rostec, maison mère de cette société, a critiqué «une excuse pour écarter la Russie du marché mondial des armements ».
«Les États-Unis prennent ces mesures en réponse à l’ensemble des attitudes éhontées et des activités néfastes du gouvernement russe, qui se poursuivent à travers le monde», a déclaré un haut responsable du gouvernement Trump à la presse, citant son rôle en Syrie, en Crimée ou en Ukraine.
«Mais, avant tout, c’est une réponse aux attaques continues de la Russie pour subvertir les démocraties occidentales», a-t-il ajouté. Moscou «a choisi d’interférer de manière répétée dans les processus démocratiques », a renchéri un autre responsable américain.