Gain de 76 400 emplois en un an au Québec
Le taux de chômage est resté à 5,6 %
L a moitié des emplois créés au Canada au mois de mars l’ont été au Québec.
L’économie canadienne a gagné 32 000 emplois le mois dernier, dont 16 000 seulement au Québec, a rapporté vendredi Statistique Canada. Ces gains n’ont toutefois pas permis, dans un cas comme dans l’autre, de réduire le taux de chômage, l’augmentation du nombre d’emplois étant compensée par des augmentations équivalentes du nombre de travailleurs.
Au Québec, le taux de chômage est ainsi resté à 5,6 %, soit un peu au-dessus de la marque de 4,9% établie à la fin de l’année dernière, qui constituait un record en au moins 40 ans, mais toujours en dessous de la moyenne canadienne, qui s’est elle aussi maintenue au mois de mars à 5,8 %.
Les gains réalisés le mois dernier ont été le résultat d’augmentations du nombre d’emplois à temps plein plus fortes (+29 000 au Québec et +68 000 au Canada) que les baisses des emplois à temps partiel (-13 000 au Québec et -36 000 au Canada). La croissance nette au Québec s’est principalement observée dans les emplois du secteur privé (+13 000), du secteur public (+ 1400) et dans celui des travailleurs indépendants (+1500), restant relativement stables. Le nombre total d’emplois moyen au cours des trois premiers mois de l’année présente un gain de 76 400 emplois par rapport à la moyenne de la même période l’an dernier, à raison d’une augmentation de 123 900 emplois à temps plein et de la perte de 47 500 emplois à temps partiel.
Philippe Couillard se félicite
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, s’est félicité de ces résultats avant de s’en attribuer une bonne partie du mérite. Rappelant son ancienne promesse de campagne électorale de créer 250 000 emplois en cinq ans, le chef libéral, qui sera de nouveau en élections générales cet automne, estime en être maintenant à «238 600 emplois». «Le gouvernement a joué un grand rôle là-dedans», a-t-il affirmé vendredi lors d’un impromptu de presse en marge du dévoilement de la nouvelle politique bioalimentaire de son gouvernement. «Le contexte mondial et économique positif, oui, mais les politiques du gouvernement ont réintroduit la confiance.»
Rareté de main-d’oeuvre et salaires
Ces bonnes nouvelles et la nouvelle hausse de l’emploi attendue cette année signifient également que le problème de rareté de main-d’oeuvre risque de se faire de plus en plus aigu au Québec, a fait observer durant la journée l’économiste du Mouvement Desjardins Joëlle Noreau. « Le bas taux de chômage et le relèvement graduel du taux d’emploi sont autant d’indices des difficultés qu’éprouveront les entreprises à embaucher dans les prochains mois. »
«La bonne tenue du marché du travail dans son ensemble se répercute notamment sur les salaires, qui continuent de croître à un rythme supérieur à l’inflation», a également fait valoir son confrère au Mouvement Desjardins, Benoit P. Durocher, parlant, cette fois, du Canada dans son ensemble. «Cette augmentation du pouvoir d’achat des travailleurs est évidemment une bonne nouvelle pour l’évolution de la demande intérieure, en particulier les dépenses de consommation. »