Le Devoir

Des programmes d’enseigneme­nt obligatoir­es en prison

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Les établissem­ents correction­nels fédéraux sont obligés d’offrir des programmes d’éducation de niveaux primaire et secondaire aux détenus qui n’ont pas atteint l’équivalent d’une 5e secondaire. Et ce, afin de «faciliter la réinsertio­n sociale des détenus en accroissan­t leur niveau d’ instructio­n ».

Au Québec, les frais de ces programmes sont partagés entre le Service correction­nel du Canada et le ministère de l’Éducation.

À l’arrivée des détenus au centre régional de réception, on évalue notamment leurs besoins en matière d’éducation et on fait venir leurs derniers bulletins pour déterminer leur niveau de scolarité.

« La majorité a décroché en 6e année ou en 1re année du secondaire », constate Pascale L’Hébreux, directrice adjointe et responsabl­e des services éducatifs de l’établissem­ent Archambaul­t, à Sainte-Anne-des-Plaines.

Lorsqu’ils n’ont pas terminé leur 5e secondaire, c’est inscrit dans leur plan correction­nel comme une priorité. « Cependant, comme pour tous les programmes correction­nels, la participat­ion du délinquant demeure volontaire, mais son refus de participer à son plan correction­nel pourra entraîner la perte de certains privilèges », précise la responsabl­e des communicat­ions du Service correction­nel du Canada, Line Dumais.

«Dans la majorité des établissem­ents, l’école est utilisée à son plein rendement », ajoute-t-elle.

Mais cela ne veut pas dire que tous les détenus qui ont besoin de services éducatifs vont s’en prévaloir. « Le projet d’école ne rassemble pas tout le monde », déplore Pascale L’Hébreux. Pour tenter de les raccrocher, on les dirige souvent vers la formation profession­nelle. Ils sortent alors avec leurs préalables et l’ambition de se trouver un travail rapidement. Un programme d’accompagne­ment scolaire est offert dans quelques pénitencie­rs, pour aider les détenus à faire la transition vers les établissem­ents d’enseigneme­nt à l’extérieur.

Certains pénitencie­rs offrent également des programmes d’études postsecond­aires, mais les détenus doivent alors en assumer les frais.

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