Pas encore ça…
À la valdrague, première comédie de situation acadienne, rate un peu sa cible
On aurait aimé aimer ça. Pour vrai. Parce que les coproductions QuébecAcadie récentes (Le clan, Le siège) ont montré un potentiel intéressant pour la fiction francophone dans les Maritimes. Parce que l’on souhaite que les francophones d’Atlantique, encerclés par la culture anglophone, aient une télévision qui leur ressemble un peu plus, de temps en temps…
La comédie de situation À la valdrague (qui signifie «en ruine») laissait présager qu’on s’y approchait, du moins sur papier. Le rendu à l’écran ne s’avère guère convaincant. La comédienne Patricia Léger signe les textes et tient le premier rôle de cette série en huit épisodes qui raconte le retour rocambolesque au bercail de Rita, une voyageuse d’âge mûr de passage dans son Saint-Prospère natal, qui n’a de prospère que le nom.
Elle finira par s’y accrocher les pieds en acquérant «par accident» l’église et le presbytère vendus à l’encan, tentant de développer une offre touristique dans cette région qui en a bien besoin. Les amours contrariés de jeunesse et les chicanes qui en résultent, les vieilles amitiés renouées et les rencontres rigolotes avec des Québécois de passage ponctuent cette comédie rarement drôle, qui manque de rythme et dont le jeu dépareillé agace souvent.
Certaines thématiques abordées en filigrane, comme la dévitalisation rurale et ses conséquences, peuvent très bien être abordées sur une note comique. Encore faut-il trouver le bon ton. Le décor magnifique du sud-est du Nouveau-Brunswick, au bord de la rivière Petitcodiac, adoucit les angles de ce projet télévisuel rempli de bonnes intentions. À noter qu’Artv diffuse la série à coups de deux épisodes chaque soir. Radio-Canada la diffusera à son tour en juin.
À la valdrague
Artv, de lundi à jeudi, dès 19h