Le Devoir

L’improbable épopée

Un documentai­re retrace le parcours du soldat « libérateur » Léo Major

- ALEXANDRE SHIELDS LE DEVOIR

Son histoire est encore largement méconnue et le temps qui passe et nous éloigne de la Deuxième Guerre mondiale ne fait rien pour arranger les choses.

Le soldat québécois Léo Major est pourtant une figure historique pour certains. Il existe même une ville où une avenue porte son nom, où on lui rend hommage chaque année et où ses exploits sont enseignés à l’école. Où ça? À Zwolle, aux Pays-Bas. Dans cette ville de 50 000 habitants, le soldat Major est carrément présenté comme «le libérateur». Rien de moins.

Il faut dire qu’il est parvenu, à lui seul, à libérer la ville des dernières troupes allemandes, en avril 1945. Un exploit improbable puisque ce soldat envoyé en éclaireur réussit tout simplement à convaincre les Allemands de quitter la ville. Une mission accomplie en solitaire qui a permis d’éviter de recourir à des bombardeme­nts destructeu­rs, mais aussi d’épargner des vies civiles.

Pour ajouter au surréalism­e du parcours de Léo Major durant la Seconde Guerre mondiale, il faut aussi rappeler que ce soldat débarqué à Juno Beach, en juin 1944, a pris à lui seul un bunker allemand, a perdu un oeil au combat, a sauté sur une mine qui l’a grièvement blessé et a, chaque fois, refusé d’être renvoyé au Canada. Tout cela pour un homme qui, par ailleurs, s’était porté volontaire pour aller au front.

Ironie de l’histoire, déplore Alain Stanké dans le documentai­re Léo Major, le fantôme borgne, une seule petite pierre à son nom rappelle au Québec l’existence de ce soldat demeuré par ailleurs très humble quant à ses exploits de guerre.

Léo Major, le fantôme borgne RDI, vendredi, 20h

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