Le Devoir

Le régime de Bachar al-Assad reprend la Goutha.

Les derniers rebelles ont été chassés de la ville de Douma.

- RIM HADDAD au point de passage Al-Wafidine JEAN MARC MOJON à Beyrouth

Les derniers rebelles dans l’ultime ville sous leur contrôle dans la Ghouta orientale ont remis leurs armes lourdes et leur chef a quitté la zone, marquant une importante victoire du régime avec la fin de l’une de ses plus sanglantes offensives en sept ans de conflit en Syrie.

Les combattant­s du groupe Jaich al-Islam et leurs familles continuent de quitter par milliers la ville de Douma, où le 7 janvier une attaque chimique présumée, imputée au régime, a fait, selon des secouriste­s, des dizaines de morts et provoqué un tollé internatio­nal ainsi que des menaces de frappes occidental­es.

Le président syrien, Bachar al-Assad, a mis en garde contre toute action occidental­e en Syrie qui «déstabilis­erait davantage la région».

C’est grâce principale­ment à l’aide militaire de la Russie, son allié indéfectib­le, que M. al-Assad a multiplié les victoires face aux rebelles et aux djihadiste­s depuis 2015.

L’armée russe a d’ailleurs ellemême annoncé à Moscou jeudi qu’un drapeau du gouverneme­nt syrien flotte sur Douma et la reprise de «la totalité de la Ghouta orientale» par le régime.

Ce dernier n’a pas annoncé publiqueme­nt pour l’instant la reprise de Douma, la dernière ville de l’enclave rebelle dans la Ghouta orientale qui échappait encore à son contrôle.

Mais les rebelles, soumis pendant des semaines à un déluge de feu du régime, ne semblent plus en mesure de combattre. Le groupe Jaich al-Islam a finalement accepté un accord parrainé par Moscou, semblable à ceux qui avaient permis à d’autres groupes insurgés d’évacuer la région.

«Les combattant­s de Jaich al-Islam ont remis leurs armes lourdes à la police militaire russe à Douma mercredi», selon l’Observatoi­re syrien des droits de l’homme (OSDH). «La plupart des haut gradés de Jaich al-Islam, y compris leur chef Issam Bouwaydani, ont quitté Douma» pour des zones sous contrôle rebelle.

Selon Yasser Delwane, un chef de Jaich al-Islam, «évidemment, c’est l’attaque chimique qui nous a poussés à accepter» de partir. «Tous les dirigeants ne sont pas partis. Les départs se poursuiven­t.»

Le régime a fait en début d’année une priorité de la reconquête des zones rebelles, assiégées depuis 2013 dans la Ghouta orientale, d’où les insurgés tiraient des obus sur Damas.

Face à l’offensive du régime qui a principale­ment eu recours à l’aviation, deux groupes rebelles ont accepté d’évacuer leurs régions avec leurs familles, avant celui de Jaich al-Islam.

Selon les militaires russes, plus de 160 000 personnes ont été évacuées de la Ghouta.

La police militaire russe déployée à Douma

« [Jeudi], un événement important pour l’histoire de la Syrie a eu lieu: le drapeau syrien a été hissé sur un bâtiment de Douma, ce qui marque la prise

de contrôle de cette localité et par conséquent de la Ghouta orientale dans sa totalité», a dit le général russe Iouri Evtouchenk­o, cité par les agences à Moscou.

La télévision russe a montré des images de foule agitant dans la rue de vastes drapeaux rouge blanc noir aux deux étoiles vertes et l’un de ces drapeaux accroché sur la façade d’un immeuble délabré.

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YOUSSEF KARWASHAN AGENCE FRANCE-PRESSE Des combattant­s du groupe Jaich al-Islam et leurs familles quittant Douma, jeudi

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