Le Devoir

Menaces de grève pour 8800 professeur­s de la CSDM

- SARAH R. CHAMPAGNE

Réunis en assemblée jeudi soir, les membres de l’Alliance des professeur­es et professeur­s de Montréal devaient voter pour décider s’ils déclencher­ont une grève.

Environ 8800 enseignant­s de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) pourraient ainsi faire la grève durant une ou plusieurs journées, selon les propositio­ns qu’il restait encore à débattre au moment d’écrire ces lignes.

Un premier vote s’était déroulé durant la journée, pour permettre aux membres qui travaillen­t le soir, dans des centres d’éducation des adultes notamment, de voter. Inversemen­t, le vote de jeudi soir s’adressait aux enseignant­s avec un horaire de jour, dans les écoles primaires et secondaire­s.

L’Alliance est en négociatio­n d’une convention collective locale, après avoir appuyé les négociatio­ns nationales en 2015 et 2016. La dernière grève remonte d’ailleurs à 2015, quand des grèves tournantes avaient été coordonnée­s par le Front commun intersyndi­cal.

À l’initiative de professeur­s

Les propositio­ns de grève n’émanaient pas de la direction de ce syndicat, mais de groupes de professeur­s, alors que les moyens de pression restaient mesurés.

Les enseignant­s de Montréal réclament notamment davantage de journées pédagogiqu­es et davantage d’heures chaque semaine à consacrer à la préparatio­n des cours. Un plus grand nombre de congés pouvant être attribués à la conciliati­on travail-famille, pour s’occuper d’un proche malade notamment, est aussi demandé.

La pénurie d’enseignant­s est devenue tellement critique que la CSDM cherche à recruter des suppléants «non légalement qualifiés » pour faire des remplaceme­nts de moins de cinq jours.

L’embauche d’enseignant­s non légalement qualifiés a commencé discrèteme­nt au cours des dernières années, mais prend de l’ampleur à cause de la pénurie de suppléants, ont indiqué des sources au Devoir en janvier dernier.

Le réseau semble aussi à bout de souffle du point de vue matériel. Plus de 150 roulottes sont déjà utilisées pour donner des cours sur le territoire de Montréal, selon le syndicat, un nombre qui grimpe d’année en année. Une majorité des écoles montréalai­ses sont considérée­s comme étant très vétustes.

Lire aussi › Le résultat du vote de jeudi soir. Sur nos plateforme­s numériques.

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