Le Devoir

Disparitio­n d’Ariel : le père souhaite une escouade spécialisé­e en enlèvement­s

- PIERRE SAINT-ARNAUD

« Trente longs jours, trente longues nuits sans mon fils, sans aucune nouvelle, sans aucun indice, c’est difficile», a laissé tomber la voix entrecoupé­e de sanglots le père du petit Ariel Kouakou, jeudi, lors d’une conférence de presse convoquée un mois jour pour jour après la disparitio­n de l’enfant de dix ans, le 12 mars dernier.

Lors de cette sortie émotive, Kouadio Frédéric Kouakou a demandé à la mairesse Valérie Plante d’intensifie­r les moyens consacrés aux recherches en vue de retrouver son fils.

M. Kouakou a témoigné avec peine de ce mois difficile pour lui et son épouse, «dévastée de l’intérieur» et silencieus­e à ses côtés, mais il a aussi réitéré avec fermeté son «intime conviction» de retrouver à terme son fils.

« Nous irons, avec même la dernière énergie, jusqu’au bout de cette épreuve, mais nous aurons la victoire parce que Ariel reviendra, j’en suis convaincu. »

Il en a profité pour inviter la mairesse et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à se pencher sur la création d’une escouade spécialisé­e en enlèvement­s.

L’existence d’une telle escouade spécialisé­e aurait permis, croit-il, des «actions plus promptes», mais faute d’en avoir une, il a dit espérer que le cas de son fils permette de déclencher une réflexion sur sa création éventuelle.

«

Nous irons, avec même la dernière énergie, jusqu’au bout de cette épreuve Kouadio Frédéric Kouakou, père du petit Ariel Kouakou

Garder espoir

À ses côtés, Michel Surprenant, dont la fille de 16 ans, Julie, est disparue en 1999, a souligné l’importance de ramener le dossier à l’avantscène un mois plus tard.

«Quand la médiatisat­ion tombe, c’est là où ça devient difficile», a-t-il raconté, faisant valoir que les familles se retrouvent seules et désemparée­s lorsqu’elles ne sont plus au coeur d’une action continue.

Michel Surprenant estime qu’il est essentiel de garder espoir et il ajoute que, pour y arriver, il faut se mettre «à la place de la victime et la victime, elle attend qu’on la retrouve ».

La directrice du Réseau Enfants-retour, Pina Arcamone, a pour sa part expliqué que son organisme a constaté en 33 ans d’existence que chaque interventi­on dans les médias a un résultat.

« Chaque fois qu’une famille fait une sortie publique, chaque fois qu’on montre la photo d’enfant porté disparu, les téléphones sonnent au poste de police», a-t-elle affirmé.

Bien que la plupart du temps ces appels n’aboutissen­t pas à un résultat, elle a fait valoir qu’il ne suffirait que d’un seul appel pour que les enquêteurs obtiennent « le petit détail qui nous manque, qui nous aidera à ramener Ariel à la maison».

La thèse de la noyade

Jeffrey Ariel Kouakou a quitté le domicile familial le 12 mars lors d’une journée pédagogiqu­e pour se rendre chez un ami, mais celui-ci n’était pas à la maison.

Des caméras de surveillan­ce ont permis d’établir qu’il s’était rendu dans un parc le long de la rivière des Prairies, dans le nord de Montréal, mais aucune image ne montre l’enfant ressortant du parc.

Les policiers n’écartent aucune hypothèse, mais privilégie­nt la thèse de la noyade.

Kouadio Frédéric Kouakou, qui a pu visionner les vidéos comme il le réclamait depuis un certain temps, a souligné avec force qu’aucune d’entre elles ne montre son fils tombant à l’eau ou même se dirigeant vers la rivière.

 ?? PETER MCCABE LA PRESSE CANADIENNE ?? Frédéric Kouakou et Akouena Noella Bibie ont rencontré la presse jeudi, un mois jour pour jour après la dispartion de leur fils Ariel.
PETER MCCABE LA PRESSE CANADIENNE Frédéric Kouakou et Akouena Noella Bibie ont rencontré la presse jeudi, un mois jour pour jour après la dispartion de leur fils Ariel.

Newspapers in French

Newspapers from Canada