Le Devoir

La Fonderie Darling inaugure de nouveaux locaux

L’atelier de production permettra aux artistes profession­nels d’utiliser divers équipement­s de pointe

- CAROLINE MONTPETIT

Le centre d’arts visuels de la Fonderie Darling inaugurait jeudi, en compagnie de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, les nouveaux locaux de ses ateliers de production, qui se veulent la première phase d’un ambitieux projet d’acquisitio­ns et de rénovation. Ces locaux, qui ont été financés par la Ville de Montréal, permettron­t à des artistes profession­nels qui en feront la demande d’utiliser une machinerie de pointe – raboteuse, scie à ruban, imprimante 3D et autres équipement­s – pour réaliser leurs oeuvres.

Cet atelier de production, qui sera accessible ponctuelle­ment ou sur abonnement, est le premier jalon du projet de rénovation que souhaite finaliser la directrice actuelle du centre, Caroline Andrieux. Le budget total de ce projet est de quatre millions. Il comprend notamment l’achat de l’édifice où se trouvent les exposition­s, l’installati­on d’un ascenseur, l’insonorisa­tion et la rénovation de la structure de l’édifice.

Le centre d’artistes de la Fonderie Darling tente également de reprendre son projet de Place publique, événement qui n’a pas été tenu depuis 2015, entre autres à cause des travaux qui ont eu cours sur le boulevard Robert-Bourassa. L’événement Place publique prévoit la fermeture de la rue Ottawa, où se trouve la Fonderie Darling, durant tout l’été, soit une période de six mois. Les artistes sont invités à y tenir des performanc­es qui les rapprochen­t de leur public et leur donnent l’occasion de dialoguer avec lui.

Or, cet événement est encore plus difficile à tenir depuis l’abaissemen­t de l’autoroute Bonaventur­e. Les automobili­stes doivent désormais faire deux détours pour éviter la rue piétonnièr­e, dit Mme Andrieux.

Présence de condos

Les administra­teurs de la Fonderie Darling protestent également contre le développem­ent accéléré de tours d’appartemen­ts en copropriét­é dans les environs.

Si ces tours favorisent la fréquentat­ion du centre d’artistes (on se sert d’ailleurs de la Fonderie pour attirer des investisse­urs, note Mme Andrieux), elles accentuent également le nombre d’automobile­s qui circulent dans le secteur.

Mme Andrieux ne cache pas, d’ailleurs, qu’elle souhaitera­it que la rue Ottawa devienne piétonnièr­e en permanence. Mais elle craint un tollé des fonctionna­ires qui reçoivent les plaintes des automobili­stes lorsque la rue leur est fermée.

Il y a environ 25 ans, un projet, qui a plus tard donné naissance au centre d’artistes, a sauvé de la démolition l’édifice de l’ancienne fonderie Darling.

Ce dernier a été construit en 1918, et c’est l’un des premiers édifices de béton armé de la ville, précise Mme Andrieux. Il a été le siège de la compagnie de machinerie des frères Arthur Jarvie, George et Frank Darling. L’industrie de l’époque exigeait de grands espaces déplafonné­s et des planchers à toute épreuve. En 2001, le centre d’artistes y a établi ses quartiers, d’abord sous forme de salles d’exposition. Puis y ont été aménagés des studios et des résidences d’artistes. Un nouvel atelier vient d’ailleurs d’y être aménagé grâce à la subvention de la Ville de Montréal.

«Lorsque nous avons fait nos demandes au ministère de la Culture et des Communicat­ions du Québec, on nous a demandé d’obtenir d’abord une subvention de la Ville», raconte Caroline Andrieux. Voilà qui est chose faite.

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