Second Cup veut vendre du cannabis
Des fumoirs pourraient être aménagés dans certaines succursales
Toronto — Second Cup envisage d’offrir un autre genre de buzz à ses clients en convertissant certains de ses cafés en boutiques de cannabis et, aux endroits où ce sera permis, en fumoirs.
Second Cup a indiqué s’être jointe à la société de services National Access Cannabis (NAC) pour développer et exploiter un réseau de magasins consacrés à la consommation récréative de cannabis.
L’annonce de la chaîne de cafés a dopé son action, qui a bondi de 29 % à 3,54 $ à la Bourse de Toronto.
Cependant, aucun des deux partenaires ne détient encore de permis pour vendre de la marijuana ; l’entente reste donc conditionnelle à l’obtention du feu vert des gouvernements, ainsi que de celui des franchisés et des propriétaires.
Si la réglementation le permet, les deux entreprises envisagent d’ouvrir des «salons» où le cannabis pourrait être consommé, a précisé le président du conseil de Second Cup, Michael Bregman.
«[Le cannabis] deviendra une énorme industrie au Canada et nous sommes situés dans des endroits exceptionnels, a affirmé M. Bregman. Nous essayons de nous positionner pour pouvoir agir quand les occasions se présenteront et que la législation sera établie. »
Alors que les détails concernant ces «salons» de consommation du cannabis dépendront des réglementations, Mark Goliger, le directeur général de NAC, les a décrits comme «Amsterdam, avec la touche conservatrice canadienne. Nous croyons que ces salons sont une étape logique, compte tenu du fait que plusieurs provinces cherchent à restreindre les endroits où les gens pourront consommer en public».
Perte de vitesse
Jadis un pionnier du secteur des cafés haut de gamme, Second Cup éprouve des difficultés à conserver sa place dans un marché de plus en plus concurrentiel. Il a perdu des parts de marché face à des joueurs plus dominants, comme Starbucks et Tim Hortons, ainsi que d’autres marques indépendantes de plus en plus populaires.
La deuxième chaîne de cafés spécialisés au pays a affiché un profit net d’à peine 110 000 $ pour son exercice 2017. Comme plusieurs autres entreprises canadiennes, elle espère obtenir une deuxième chance en s’emparant d’une partie du lucratif marché de la marijuana à des fins récréatives.
Dans un communiqué commun, Second Cup et NAC ont indiqué que les établissements convertis, qui adopteront l’enseigne de NAC, se trouveraient initialement dans l’Ouest canadien, mais que leurs plans prévoyaient d’étendre le concept à d’autres provinces où les lois le permettraient.
NAC exploite un réseau de «cliniques» offrant services et conseils aux patients traités à l’aide de marijuana médicinale. Elle demandera des permis pour pouvoir vendre des produits du cannabis et travaillera avec Second Cup et ses franchisés pour construire ses «salons» de cannabis.
NAC a déjà signé des ententes de fourniture avec CannaRoyalty, un fournisseur californien de produits du cannabis, et d’autres sociétés.
Le Canada devrait légaliser le cannabis à usage récréatif plus tard cette année, mais le modèle de distribution différera largement d’une province à l’autre.
«[Le cannabis] deviendra une énorme industrie au Canada et nous sommes situés dans des endroits exceptionnels», a affirmé le président du conseil de Second Cup, Michael Bregman