Mission punitive en Syrie
Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France veulent punir le régime Assad pour son attaque contre des civils
Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni sont passés à l’attaque
Washington — Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi soir une opération militaire en cours contre la Syrie, avec la France et le Royaume-Uni, pour punir le régime de Bachar al-Assad qu’il accuse d’une attaque à l’arme chimique contre des civils.
« Une opération combinée est en cours avec la France et le Royaume-Uni, nous les remercions tous les deux», a dit le président, qui s’exprimait à la Maison-Blanche, et a dénoncé les attaques chimiques «monstrueuses» menées par le régime de Damas.
Il a promis que l’opération durerait «aussi longtemps qu’il le faudra». De Londres, la première ministre britannique, Theresa May, a affirmé qu’il n’y avait «pas d’autre options que l’usage de la force».
Au moment même où le président s’exprimait, des détonations étaient entendues à Damas, selon un correspondant de l’AFP sur place.
Donald Trump a mis en garde l’Iran et la Russie, qui ont déployé des milliers d’hommes et du matériel pour aider Bachar al-Assad à reconquérir le pays, contre leurs liens avec la Syrie.
M. Trump a exhorté Moscou «à quitter la voie sinistre du soutien à Assad», il a affirmé que la Russie «a trahi ses promesses» sur l’élimination des armes chimiques.
Il a estimé que le sort du régime est entre les mains de Syriens.
«Il n’y a pas d’autre options que l’usage de la force pour dégrader et empêcher le recours à des armes chimiques par le régime syrien», a affirmé la chef du gouvernement dans un communiqué, rendant Damas responsable d’une attaque chimique présumée dans la ville rebelle de Douma, samedi 7 mars, qui a fait «jusqu’à 75 morts».
«Nous avons cherché tous les recours diplomatiques, ajoute-t-elle, mais nos efforts ont été constamment déjoués.»
« Nous ne pouvons pas tolérer la banalisation de l’emploi d’armes chimiques», a déclaré de son côté le président français, Emmanuel Macron.
Haro sur Comey
Cette opération militaire relègue au second plan la colère du président Trump envers James Comey, l’ex-directeur du FBI qui vient de publier un livre dressant le portrait peu flatteur d’un président égocentrique et sans foi ni loi.
En deux tweets, le président américain a déversé tout son fiel contre l’ancien patron de la prestigieuse police fédérale américaine abruptement limogé en mai 2017.
«James Comey a organisé des fuites et est un menteur avéré», a-t-il lancé, l’accusant d’avoir divulgué des informations classifiées, ce qui devrait, selon lui, entraîner des poursuites judiciaires.
« Presque tout le monde à Washington pensait qu’il aurait dû être viré pour le terrible travail qu’il faisait, jusqu’à ce qu’il soit, de fait, viré», a-t-il ajouté, avant de conclure: «Ce fut mon grand honneur de limoger James Comey ! »
Intitulé A Higher Loyalty: Truth, Lies, and Leadership, le livre de 300 pages décrit un président obsédé par son image et peu soucieux du bien public.
Dans un passage particulièrement frappant, M. Comey raconte combien interagir avec Donald Trump lui a rappelé les années où il enquêtait sur des chefs mafieux à New York. «Le cercle silencieux qui acquiesce. Le patron qui fait le jour et la nuit. Les serments de fidélité. La vision du monde selon laquelle tous sont contre nous. Le mensonge généralisé, qu’il soit petit ou gros, au service d’une sorte de code de loyauté qui place l’organisation au-dessus de la moralité et de la vérité», relate-t-il.